lundi 21 septembre 2015

Thé, café ou chocolat ?

Sous titré "L'essor des boissons exotiques au XVIIIe siècle", cette exposition du musée Cognacq-Jay m'attirait énormément. J'avais encore en tête le livre de Camporesi sur le chocolat et quelques cours d'histoire et d'histoire de l'art en tête sur le sujet. Je m'attendais donc à un traitement assez approfondi de ce que je connaissais déjà. Hélas, cette exposition a plus été pour moi une illustration qu'une découverte.

thé et tarte au citron meringué

Les trois salles et demi de l'expo s'attachent à traiter à grand traits l'arrivée des boissons exotiques en France en suivant ce plan : la réception et l'adoption des boissons après une petite intro sur le contexte historique et le nouveau commerce qui se développe, leur consommation à la cour, à la maison ou à l'extérieur, les services, "cabarets", qui sont imaginés avec les tasses, les chocolatières, cafetières et théières...
Les pièces exposées sont essentiellement des cabarets, plus ou moins prestigieux, quelques gravures ou repro de tableaux... Alors, certes, les amateurs de porcelaine seront ravis car une grande place est donnée à la variété des formes et des styles de services. Mais pour ceux que ça ne passionne pas, ils resteront un peu sur leur faim !

Ce qui m'a manqué dans cette expo, c'est le peu de détails sur l'adoption de ces nouvelles boissons par toute la société, les nouvelles formes de sociabilité qui en découlent, les effets sur l'évolution du goût ou des habitudes alimentaires. 
Dommage car le sujet était beau, les quelques médiations proposées (espaces où sentir du café) intéressantes (quoi que très légères), mais l'ensemble laisse un goût de trop peu. Est-ce dû à la petitesse de l'espace d'expo ? au manque de prêts ? à trop d'attentes ? En tous cas, il vous reste une semaine pour vous faire un avis !

lundi 14 septembre 2015

The blood of Olympus

Le dernier épisode de la saga olympienne est sans surprise. Mais reste toutefois plaisante à lire. Rick Riordan use et abuse des cliffhangers et des blagues à deux balles mais ça marche toujours ! 

Percy, Annabeth, Jason, Piper, Hazel, Frank et Leo poursuivent leur quête pour stopper le réveil de Gaia, réveil qui entrainerait la destruction pure et simple du monde. Pour réaliser cette quête, il y a bien sûr des étapes indispensables : énigmes à résoudre, monstres à occire, dieux à flatter... Si Percy et Annabeth sont moins au centre de ce tome que du précédent, c'est pour mieux céder la place à Piper et Leo.
En parallèle de la quête des sept demi-dieux, Nico di Angelo et Reyna ont une mission délicate : ramener la statue d'Athéna Parthénos au camp Half-blood pour éviter une guerre entre grecs et romains. Avec un chasseur aux trousses et un fils d'Hadès qui ressemble de plus en plus à un fantôme, ce n'est pas non plus une partie de plaisir !

Roman sans surprise mais rondement mené, rebondissements sur rebondissements sont la patte de Riordan... à tel point qu'ils finissent pas ne plus trop nous étonner puisque de toute façon, tout se termine toujours bien ! Un divertissement agréable pour continuer à suivre nos attachants héros. 

Athéna Varvakeion

vendredi 11 septembre 2015

Un dimanche au quai Branly

Petit tour de rentrée au musée du Quai Branly pour aller voir L'inca et le conquistador. Bon, nous n'étions pas seuls... Mais nous avons bien pu profiter de cette exposition. 

Figurine d'argent avec gobelet cérémoniel
Construite sur l'opposition entre incas et conquistadors, elle fait le point sur les différentes expéditions de Francisco Pizarro et sur la situation politique de l'empire Inca à la veille de la conquête : écartelé entre deux factions rivales, l'une pour Atahualpa, l'autre pour Huascar, deux demi-frères ennemis, l'empire n'est pas au plus haut de sa puissance. Néanmoins, il oppose aux armes des espagnols le nombre des guerriers. Tout se joue sur des messages mal compris entre les deux peuples : les Espagnols arrivent en pays conquis et veulent prendre toutes les ressources présentes, les Incas pensent faire alliance avec les nouveaux venus. Le coup de jarnac vient de Pizarro qui fait Atahualpa prisonnier. Celui-ci tente d'acheter sa liberté contre des tonnes d'or et d'argent que se partage le clan de Pizarro, laissant d'autres conquistadors, notamment Almagro, de côté... Mais Atahualpa est tout de même exécuté pour trahison. L'empire Inca se disloque, l'alliance des conquistadors se grippe et se sépare en deux camps. Almagro est assassiné puis Pizarro. Bref, c'est sanglant !

Cette histoire est racontée par des cartes, des armes, des portraits et des objets quotidiens. En parallèle se construit la double ascendance du Pérou : histoire de l'or et de la violence, des indigènes et des espagnols. La scénographie nous fait passer d'un monde à l'autre et crée des liens entre les deux mondes. Une belle découverte sur un moment clé de la conquête.


Nous avons profité de notre passage pour jeter une oeil à l'expo Tatoueurs, tatoués. Retraçant l'histoire du tatouage, cette expo propose ensuite un parcours à travers le monde. On explore les tendances américaines, européennes, océaniennes et asiatiques à travers des dessins, des photos, des bouts de peau (synthétique ou réelle)...

Pas spécialement passionnés par le sujet, nous avons apprécié l'analyse historique, les premières marques d'intérêt à l'égard du tatouage mais les créations contemporaines nous ont moins marqués. Une expo riche et très documentée !

lundi 7 septembre 2015

La fin de la nuit

Trocadéro Tour EiffelCela devait bien faire 10 ans que je n'avais pas lu Mauriac. Ce titre a sauté de ma PAL dans mon sac avant que je n'attrape un train... et c'était plutôt une bonne chose. 

J'avais lu Thérèse Desqueyroux en prépa et j'en gardais un souvenir bon mais nébuleux : l'ennui et la lucidité d'une bourgeoise de province, l'empoisonneuse, les apparences... Pourquoi ne pas s'attaquer à ce qui s'annonçait comme la suite (et fin) du roman ?

On retrouve Thérèse, 10-15 ans après le non-lieu, à Paris, seule. Elle vit comme une vieille dame, avec sa bonne et ses livres. Mais sa fille vient troubler le calme relatif de la vie maternelle. Débarquant de nuit à Paris pour rejoindre son amoureux, jeune étudiant parisien, la jeune fille se réfugie chez sa mère qu'elle n'a pas vu depuis des lustres. Thérèse est partagée entre la joie, la tristesse, le jugement, la méfiance... mais fait bon accueil à Marie. Celle-ci, ignorante ou sourde au passé de sa mère, semble bien légère auprès d'elle. Ce qui n'est pas le cas de l'amoureux, Georges, intrigué et fasciné par Thérèse. Et notre héroïne retrouve avec lui le goût de séduire, d'intriguer, de sonder les cœurs. Comme un mauvais ange, elle fait remonter la boue des âmes, les défauts et les lâchetés que l'on se pardonne, que l'on néglige... Elle empoisonne les esprits.

Fin analyste des caractères et des situations, Mauriac nous présente une âme damnée, pour qui la rémission n'est pas de ce monde. Malgré elle, Thérèse manipule et joue avec les êtres, les méprise et les casse. Innocente ? Machiavélique ? Au lecteur de trancher !