lundi 20 avril 2015

La sainteté des gens ordinaires

Pendant le carême, j'ai eu besoin de lire des textes un peu plus spi que d'habitude. Parmi ceux-ci, il y a eu les textes de Madeleine Delbrêl, et plus spécialement, ce tome 7 de ses œuvres complètes. Madeleine Delbrêl était assistante sociale à Ivry, elle a cherché à suivre le Christ dans toutes ses actions, missionnaire des petites choses et des petites gens.

Cet opus comporte notamment Nous autres gens des rues ou Notre pain quotidien. Ces textes témoignent d'une personnalité forte, engagée à vivre l’Évangile dans une nouvelle terre de mission : les banlieues rouges : "Nous autres gens de la rue, croyons de toutes nos forces, que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté".

Ronchamp, Le corbusier

Il est assez difficile de parler de ces textes. Ils invitent à la méditation, à la prière. Ils sont simples. Ils sont forts. Ils sont ancrés dans notre temps, notre relativisme, notre athéisme occidental. Ils parlent des défis de l'évangélisation nouvelle. De Dieu dans les petites choses du quotidien, dans notre travail, dans notre surmenage, dans nos gestes. Mais plutôt que de la paraphraser, je vous offre quelques citations de ses textes. Bonne lecture !

Nous autres gens des rues (1938)

"Il y a des lieux où souffle l'Esprit ; mais il y a un Esprit qui souffle en tous lieux".
"Nous trouvons que la prière est une action et l'action une prière"

Notre pain quotidien (1941)

"Le travail, c'est de l'amour [...] On perd ce sens de l'amour quand on fait du travail une servitude au lieu d'en faire un service [...] Travailler, c'est presque toujours donner de la joie quelque part. Souvent, on voudrait laisser son travail et partir ailleurs, servir les autres et toucher du doigt qu'on les sert".

Pays païens et charité (1943)

"A travers ces êtres proches que nous aimons, au bureau, en famille, dans la rue, c'est le monde entier que nous avons à aimer".

Missionnaires sans bateaux (1943)

"Les fils de marins s'ennuient de la mer. Que surgisse en nous la nostalgie des lieux où l'on n'est pas chrétien, l'obsession des routes qui y conduisent".
"Peut-être parce que nous n'aurons pas vu dans la France "une terre de Mission", nous n'aurons pensé à missionner : qui dans les champs, qui dans son village, qui dans son quartier. Les communautés humaines attendaient leurs apôtres : ces apôtres c'était nous, et nous avons compté sur d'autres".

Pourquoi nous aimons le Père de Foucauld (1946)

"Le Christ a tellement pris la dernière place que personne n'a jamais pu la lui ravir" H. Huvelin

Conférence sur le Père de Foucauld (Rambouillet, 1950)


Liturgie et vie laïque (1947)

"L'Eglise a couvert le temps d'une robe faite avec la parole de Dieu. A cette magnifique robe, faite pour le recouvrir c'est justement, souvent, notre temps qui manque. Nous n'avons plus notre temps à nous [...] Pour nous, cette trêve priante sera insérée souvent au milieu de beaucoup de bruit et d'agitation. Elle aura même pour mission de pacifier cette agitation et ce bruit"

Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres (1948)


Le peule de Paris va à l'enterrement de son Père (1949)


Mission et missions (1950)

"Etre missionnaire, ce n'est pas plus facultatif que ça n'est exceptionnel"

Eglise et mission (1950-51)

"Il faut pour annoncer l’Évangile s'appauvrir soi-même"
"Il ne faut pas mêler l’Évangile du salut aux recettes de bonheur que le monde charrie"

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