vendredi 22 février 2013

Art du jeu, jeu dans l'art

En ce moment, au musée de Cluny, se tient une exposition fort sympathique sur le jeu. Peut-être ne le savez-vous pas mais j'apprécie beaucoup les jeux de société. Et l'Amoureux aussi. Nous avions donc beaucoup d'attentes. 
Et nous n'avons pas été déçus, bien au contraire.

Dans le frigidarium du musée, on découvre une scéno efficace, un document expliquant les règles des jeux exposés et des cartels détaillés : ouf, on va apprendre plein de choses. L'exposition introduit à la chronologie de ces jeux avant de détailler leur rôle : politique, amoureux, divinatoire, symbolique etc.
Rassemblant des pièces de l'Antiquité et du Moyen-Age, toutes superbes, cette expo montre également que les grands principes du jeu n'évoluent pas beaucoup, que les règles changent peu. 
Que l'on joue pour flirter avec sa voisine, pour appréhender la stratégie politique ou pour se distraire, on utilise des objets qui vont du très simple (dés en os) au très précieux (échiquier de cristal). 
Et finalement, ce jeu n'est-il pas une image de la vie de l'homme, de son destin... ?

Bref, toutes les dimensions de ces jeux sont abordées et l'exposition laisse au visiteur une impression émerveillée... et l'envie de jouer ! Heureusement, il y a de quoi : un échiquier géant est installé dans la cour. 

jeudi 21 février 2013

A Vienne, on a vu des hommes nus...

Mais pas que...

Vous avez sans doute entendu parler de cette expo du Leopold Museum qui invite ses visiteurs à se déplacer nus dans le musée... Et bien nous y avons fait un saut (habillés).
L'expo s'intitule "hommes nus". L'idée est que ce sont surtout les nus féminins qui sont mis en avant dans les expositions. Là, on s'intéresse à la représentation de l'homme, notamment depuis le début du XIXe siècle. Et cet homme nu n'est pas seulement réduit à sa dimension sexuelle ou érotique, c'est aussi une façon de montrer la beauté, l'âge, la détresse, la différence ou l'égalité... De se moquer aussi. 
Franchement, le propos n'était pas inintéressant, les oeuvres étonnantes ou amusantes. Bref, on a apprécié (mais c'est vrai qu'on est pas trop habitué aux nus masculins, à part dans l'art grec) !

Tiens, les statues grecques, d'hommes ou de femmes, nues ou habillées, savez-vous qu'elles étaient peintes ? Et que c'était plutôt kitch et agressif ? Vous ne me croyez pas ? Eh bien, le KunsthistorischesMuseum propose une expo "Dieux en couleur" qui montre des statues peintes à côté des originaux de marbre blanc. A partir des pigments conservés et des recherches menées, on peut visualiser les statues dans toute leur polychromie. Attention les yeux, ça pique !

Et au Palais du Belvédère, il y avait un peu moins de couleurs (quoi que). Normal, l'expo traitait de la nuit. Alors là, c'était un peu plus se moquer du monde. En gros, c'était un accrochage thématique. On avait l'impression que le musée avait sorti tous ses nocturnes. Et le propos était très peu étoffé. Sans réel intérêt !

mercredi 20 février 2013

Les dragons de Meereen

Je continue petit à petit (comprendre, en grand format) la lecture du Trône de fer de G. R. R. Martin. 

Attention, spoilers inside !
On est toujours dans le Nord et on retrouve pas mal de monde. Tyrion bien entendu, dont le sort était incertain à la fin du tome précédent. Théon, dont le changement est incroyable. Daenerys, empêtrée avec ses gens de Meereen et les esclavagistes. Jon, sur le mur n'est pas inactif non plus. Et d'autres personnages reviennent, le temps d'un chapitre, nous rappeler que Westeros est vaste. 

J'ai plus pris goût à cette lecture qu'au Bûcher pour un roi. J'aime les évolutions dans les caractères des personnages, j'aime les pions posés au fur et à mesure, l'attente d'un dénouement... Ah, vivement que je me trouve la suite !

lundi 18 février 2013

Les Charentes

Ce livre de Charles Daney et Régine Rosenthal, ce sont de belles photos et des textes introductifs à deux départements : la Charente et la Charente-Maritime.

Quelques pages sur l'histoire, quelques mots sur le patrimoine, quelques paragraphes sur la nature, sur les hommes... Ce livre se regarde plus qu'il ne se lit. 
Un petit voyage dans un pays baigné par l'océan, vert, planté d'églises romanes... Sympathique.


mardi 12 février 2013

Land Art

Les éditions Palette continuent de me séduire avec ce titre. J'aime beaucoup le Land Art, notamment les oeuvres d'Andy Goldsworthy. Ce livre de Floriane Herrero et Ambre Viaud fait un petit tour d'horizon de ce qu'est le Land Art et présente quelques oeuvres. 
D.R. A. Goldsworthy, Galets autour d'un trou, 1987, Japon

Abondamment illustré, composé de textes explicatifs courts et clairs, ce livre est une belle façon de découvrir ou redéouvrir le Land Art, cet art qui joue avec le paysage, la nature, ses matériaux...
Infiniment poétique, respectueux, souvent écologique, ce n'est pas vraiment un mouvement organisé ; il s'agit plutôt d'aspirations artistiques diverses, reliées par ce contact avec la nature.
Art éphémère que la photographie pérennise, art inscrit dans le paysage pour longtemps, art minuscule ou gigantesque. Des formes variées, des exigences diverses, des buts au delà de l'art ou non. Un art que je trouve infiniment onirique.

Un livre très chouette, et tout doux (le Land art se caresse sur ce livre) sur un art que j'apprécie. Un livre accessible. Un livre qui donne envie de se rendre sur les lieux où se trouvent les oeuvres, indiquées sur le planisphère final. 

lundi 11 février 2013

Le choix de Sophie

Il me semble que ce bouquin de William Styron a été un best-seller lors de sa sortie. Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans. Je crois que je suis même toujours restée un peu en dehors, je n'arrivais pas à apprécier les personnages, les situations, la construction... Bref, pour moi, c'est un peu un échec. Je n'aime pas ne pas aimer un livre que tout le monde reconnait comme un chef-d'oeuvre.

Stingo, apprenti écrivain, débarque à New York. Après un passage par une maison d'édition, il s'installe pour écrire. Ses voisins, Nathan et Sophie, deviennent ses amis. Fasciné par la jolie Sophie, polonaise rescapée d'Auschwitz, Stingo est fou amoureux. Quant à Nathan, malgré ses crises, il l'impressionne.
La première partie du livre est l'histoire de cette amitié, des désirs sexuels frustrés de Stingo et de ses origines. Il est régulièrement pris à parti par Nathan qui critique les attitudes des sudistes par rapport aux noirs. 
La seconde partie (enfin, le deuxième tome pour moi) s'intéresse plus au passé de Sophie. Les zones d'ombres s'éclairent progressivement. On découvre le passé, la famille de la jeune femme. On apprend comment elle a été emmenée en camp de concentration, ce qu'elle y a fait. Et surtout, on explore toute la variété des sentiments et de la psychologie humaine. Pff, c'en est pesant.

Une histoire dramatique, complexe. 
Stingo, le narrateur, nous conte son histoire et celle de Sophie. Mais jamais je n'ai pu apprécier sa voix. 
Alors je comprends son importance philosophique, sur le choix justement. Je saisis son aspect historique et psychologique sur la vie après les camps. Mais je reste hermétique à ce style qui a visiblement conquis. Dommage.

samedi 9 février 2013

Les couleurs du ciel

Le musée Carnavalet présente actuellement une exposition sur la peinture religieuse à Paris au XVIIe siècle. 
J'y allais avec des pieds de plomb, me disant : 1. C'est une expo majeure sur le sujet avec des vrais recherches. Il y a moyen que ce soit un poil élitiste 2. Je suis pas très XVIIe mais bon, il y aura de belles oeuvres 3. Je vais m'ennuyer mais j'apprendrais quelque chose.
Pas très motivée, comme vous le constatez.

Eh bien, j'ai été agréablement surprise. La première bonne chose, à laquelle je n’avais pas pensé mais qui est pourtant évidente, c'est que ça parlait pas mal d'archi. Notamment d'églises disparues, présentées par des gravures. Parce qu'il n'y a pas que des commandes de peinture, bien évidemment. C'est avant tout un Paris en chantier, qui construit des églises, dans la mouvance de la Contre-Réforme. 
On commence avec le Paris d'Henri IV et le maniérisme tardif : Quentin Varin et Georges Lallemant. Et un petit Poussin pas très sexy dans cette salle. Et un Samson qui trouve les rayons de miel dans la gueule du lion tout à fait amusant, presque kitsch.
On poursuit avec Louis XIII. Cela devient monumental. Puis Louis XIV avec Le Brun.
Après, l'expo devient thématique : l'art dans les chapelles, les Mays de Notre-Dame (avec des esquisses, des gravures et des tableaux) puis les grands chantiers type Val-de-Grâce.

La deuxième découverte : on apprend beaucoup et l'on ne s'ennuie pas une seconde. Les cartels sont détaillés, très explicatifs... et ça fait du bien. 

Troisième bonne chose : je ne suis pas sortie en me disant que finalement j'adorais Philippe de Champaigne et Simon Vouet. Mais j'apprécie plus leurs qualités, notamment en termes d'influences et de précédents.

Quatrième surprise : la scéno est sobre et agréable. On circule bien, même dans les petites salles. 

Cinquième point positif : le musée encourage à poursuivre la visite par celle des églises conservant toujours des décors XVIIe. Et ça c'est bien parce que ça contextualise, ça rappelle qu'une expo ne se suffit pas toujours et que nos églises sont encore riches de merveilles. Bref, il y a des petits Louvre à visiter dans nos églises parisiennes !
Bonne visite !

vendredi 8 février 2013

L'Or du Rhin

L'Amoureux et moi-même avons eu la chance d'assister à une représentation de l'Or du Rhin à Bastille. 

Après des débuts un peu mous, nous voilà embarqués dans une histoire de vol d'or aux ondines par un nain, de géants qui enlèvent la déesse de la jeunesse, Freia, aux dieux. Il faut dire que le dieu Wotan s'est fait construire un palais par les géants sans avoir de quoi payer. Pour éviter la vieillesse éternelle, Wotan va récupérer l'or des nains et le donner aux géants. 

L'interprétation nous a semblé bonne (nous ne sommes pas des spécialistes de Wagner), notamment le côté musical. Vocalement, rien à redire non plus.

Quant à la mise en scène, elle touchait au kitsch : les costumes des ondines avec seins et poils pubiens à paillettes étaient justes ridicules. La mine des nains, les fonds du Rhin et le palais de Wotan : ça passait encore. Mais bon, c'est fatiguant ce genre de décor...

Le petit mot de l'Amoureux : Je n'ai pas le même avis sur les décors. Je les ai trouvés inventifs, un peu concepts, surtout la scène finale...

jeudi 7 février 2013

Le chat aux yeux jaunes

Attention, ce livre est le troisième tome d'une série de Brussolo. Je vous préviens parce que je l'ai lu sans lire les précédents... et ce n'est pas gênant du tout. 

Le plot : Mickie Katz est décoratrice et membre de l'agence 13 (dont on ne sait pas grand chose, cela doit être expliqué dans les livres précédents. Mais bon c'est du style détectives et trucs pas clairs). Sa nouvelle mission : redécorer la demeure d'une ancienne star du petit écran, Peggy McFloyd. Celle-ci vit dans une grande baraque (isolée, bien sûr) où elle recueille des artistes oubliés du cinéma.
Mickie commence par se renseigner sur la star de "Beloved first lady" avant de découvrir sa cliente. Il y a des histoires de vitriol, d'espionnage etc... Le lecteur commence à sentir le truc louche (mais sympa, qui fait des petits frissons).
Et Mickie rencontre Peggy dans une maison où le temps s'est arrêté en 1965 et où la série 'Beloved first lady' est toujours tournée par de vieux acteurs masqués...
Drôle d'ambiance. Et puis, l'ennemi parait. Il balance du vitriol et tue beaucoup en quelques jours. Mickie se lance à sa recherche.

Franchement, Brussolo m'avait habituée à mieux. L'histoire retombe comme un soufflet, on n'a même pas le temps de sentir monter l'angoisse. Une déception. 

mercredi 6 février 2013

Free Angela and all political prisoners

Avant ce film, il ne me semble pas avoir entendu parler d'Angela Davis. Pourtant, son incarcération a suscité des manifestations dans le monde entier !

Angela Davis, afro-américaine ayant étudié la philosophie, est limogée de son poste de professeure parce qu'elle déclare qu'elle est communiste. Proche des Black Panthers, elle prône l'égalité entre les noirs et les blancs à une époque où la ségrégation n'est pas qu'un mot aux Etats-Unis et dénonce une politique qui favorise les inégalités. Mais elle devient une icone lorsqu'elle est arrêtée, accusée d'avoir participé à l'organisation d'une prise d'otages. 

Free Angela film

Le documentaire mêle des extraits des actualités des années 70 (films, photos et articles de journaux), des interviews d'Angela, de ses proches et de ses avocats, et quelques scènes évoquant la silhouette d'Angela comme une reconstitution. La première moitié du film s'intéresse à sa formation et à ses engagements politiques et personnels. Le reste est dédié au procès. L'ensemble est véritablement intéressant et permet de découvrir une affaire qui a généré un engouement international. Tout n'est cependant pas très clair, notamment les liens entre Angela et les preneurs d'otages. Et si le film laisse entendre qu'il y a manipulation et complot général contre Angela, on s'interroge tout de même sur ce qu'est la vérité et sur qui la détient. Car ce qui manque à ce documentaire, c'est un peu de rigueur et moins de spectaculaire. On aurait aimé rentrer un peu plus dans ce qui fait sa pensée, ce qu'elle fait après son procès, les sujets sur lesquels elle s'engage. Bref, c'est parfois plus une hagiographie qu'une biographie.

samedi 2 février 2013

50 personnages en quête d'artistes

Ce livre d'Eloi Rousseau aux éditions Palette... c'est la presse people de l'histoire de l'art. 

Chaque page présente un personnage récurrent, qu'il soit biblique, mythologique ou littéraire. 
Sur une ou quelques pages, on trouve un portrait robot du personnage (nom, famille, loisirs etc), des tableaux ou détails de tableaux où il apparaît et un résumé de ses aventures et de son succès en peinture.
Le tout présenté d'un ton libre et décalé, avec beaucoup de couleurs et des commentaires rigolos. 
Voici quelques mots sur Icare :

"Fonction : tombeur
Loisirs : bronzage
...
Coup de soleil fatal ! Dédale lui avait pourtant dit de ne pas trop s'exposer"
Et ça continue comme ça sur toute la page.

Je pense que c'est un très bon outil pour se familiariser avec la population qui hante nos musées, et surtout pour retenir les aspects importants de leurs aventures.
Cependant, pour qui s'est un peu intéressé à la mythologie et à la littérature, cela n'apprend pas grand chose. Cela permet de jeter un nouveau regard, plein d'humour, sur ces personnages.