jeudi 31 mai 2012

Lire à Rome

Oui, ça fait beaucoup d'antique et d'histoire à la suite. Que voulez-vous, j'ai envie de lectures qui fassent apprendre en ce moment. 

Ce livre de Catherine Salles s'interroge sur le phénomène du livre et de sa réception au Ie siècle (ap. J.-C.) dans l'empire romain. En trois temps : l'écrivain, le livre, le public. Elle dessine un panorama qui semble complet. En effet, elle dresse un état de la société romaine vis-à-vis de la culture, que ce soit à Rome ou dans les provinces. Puis elle s'attache à l'image de l'écrivain : est-il un mondain oisif qui cherche à s'occuper, un miséreux allergique au travail ?
La partie la plus intéressante selon moi est celle consacrée au livre : l'auteur met en avant les techniques de l'édition, entre dans les salons en vogue, s'invite aux concours poétiques et s'intéresse au commerce et à la conservation du livre. 
La dernière partie, plus centrée sur les attentes du public, m'a semblé plus connue. 

Un essai historique passionnant pour qui s'intéresse à l'histoire du livre et de sa diffusion. 

mercredi 30 mai 2012

Rituels et mystères des rois divinisés

Dans cet essai historique publié chez Actes Sud, Henri Stierlin interroge des grands monuments antiques et la notion de divinisation des leaders. 

A partir d'une étude du théâtre maritime d'Hadrien à Tivoli et d'un texte de Varron, Stierlin nous promène du monde hellénistique à la république romaine en traversant des monuments phares. On se penche notamment sur des palais royaux, sur un bateau mythique : la Thalamège, sur une image superbe : Petra, sur la construction d'une ville : Pergame... 
Après une description, l'auteur nous propose une interprétation. Il met l'accent sur la séparation des parties privées et publiques, sur la place de tholos dans ces lieux, d'espaces de banquets et propose d'y lire des rites de divinisation des souverains. 
L'étude se poursuit avec l'analyse de grands sanctuaires romains, celui de la Fortune à Preneste et d'Hercule à Tivoli. L'auteur y insiste sur la présence d'un temple et d'un théâtre, que l'on retrouve ensuite pour le théâtre de Pompée à Rome, et y lit une volonté de divinisation de Sylla et Marius. 

Interprétations astronomiques, lecture partielle des sanctuaires, textes appelés en simples illustrations des démonstrations... J'ai un peu de mal à adhérer aux hypothèses de l'auteur, ou du moins à son interprétation du théâtre maritime. Je me méfie de cette apparente évidence et de ces liens tissés entre tous les monuments convoqués ici. Peut-être ne devrais-je pas. Mais je suis de nature sceptique.

mardi 29 mai 2012

Le sens du beau

Luc Ferry s'interroge sur la notion d'esthétique, sa naissance et son développement dans la philosophie de l'art. Un ouvrage qui retrace l'histoire des théories de la philosophie de l'art, de Kant à Nietzsche en passant par Hegel.

A l'origine de cet ouvrage, des questions : les goûts, les couleurs, le beau... Ces notions sont-elles réellement subjectives ? Objectives ? Une fois que l'on écarte la notion de divinité ou de spiritualité, que reste-t-il ? Sont également questionnées les notions d'innovation et d'avant garde. Et le passage du divin à l'individu. Et les dimensions perçues et présentées par l'artiste avec un joli ex-cursus sur la science-fiction. Enfin, une peur : celle de la banalisation de l'art. 

Une lecture intéressante, qui donne surtout envie de revenir aux sources et de se replonger, avec un peu d'effroi tout de même, dans les textes fondateurs. Une façon aussi de réfléchir sur ce que l'on admire dans les musées et pourquoi cela nous touche. 

samedi 26 mai 2012

Nouvelles Mythologies

Vous vous rappelez des Mythologies de Barthes ? Le livre est presque devenu une icône des années 50 à lui tout seul. Cinquante ans plus tard, Jérôme Garcin nous propose une version actualisée de cet ouvrage. Même principe : de courts articles sur les référents de notre société. Par contre, chaque article a un auteur différent. Qui sont en majorité des écrivains. Et qui produisent plus des exercices de style que des analyses...

Quels sont les clichés retenus pour notre époque ? La sélection, bien entendue partiale et partielle, recouvre des thèmes de l'internet (le blog, google, le wifi...), des objets (la smart, le cabas, les journaux gratuits...), des personnalités (Kate Moss, Zidane...), des offres (low cost), des expressions (fumer tue, la racaille et le Kärcher, Parce que je le vaux bien), des dates (11 septembre 2001, 21 avril 2002)... 

Cet ouvrage ne parvient pas à me convaincre. Il se lit rapidement, les articles sont intéressants et pas mal écrits, mais je ne suis pas certaine qu'ils correspondent à la mythologie collective. Certains articles font écho, d'autres pas du tout. Problème de génération, distanciation trop faible de ma part ? Je ne sais pas mais je suis restée sur le côté, observatrice sceptique de cette société, agacée parfois des prises de position politiques ou sociales. Le français qui râle, c'est une mythologie de tous les temps, et nos auteurs le montrent bien !

vendredi 25 mai 2012

Caspar David Friedrich

Ce livre de Werner Hoffmann propose une biographie et une analyse des oeuvres du peintre Friedrich, superbement illustré de ses tableaux (exposés ou disparus, aquarelles ou huiles) et gravures.



L'auteur présente les innovations du peintre, sa mise en place d'un paysage romantique, loin du pittoresque. Friedrich donne réellement à la nature ses lettres de noblesse, il la spiritualise et la présente comme le lieu du sacré. Ses oeuvres, composées de plans sans liens de perspective, offrent une distanciation importante. Ils font du paysage un espace entier et à part. 

Oeuvres intemporelles, qui tendent à faire méditer leur admirateur, personnages isolés, de dos, ennoblissement du paysage qui devient le premier des genres, idée du sublime...

Un livre intéressant et bien documenté. Je regrette simplement que les peintures soient plus utilisées comme illustrations de thèses plutôt que l'inverse : la méthode interprétative et hypothétique me convient mieux...

mercredi 9 mai 2012

Un challenge avec Friedrich, des couroi* et Chambord dedans

On peut pas dire que j'ai été très portée sur les challenges ces derniers temps. Mais Shelbylee propose un thème qui ne peut que m'enchanter : l'art !
Chouette logo, non ?
Il s'agit de lire un roman, un essai, de voir une expo, un film, une série sur la peinture, la sculpture, un artiste, une architecture... A vrai dire, ce n'est pas vraiment un challenge pour moi mais un plaisir puisque cela fait partie de mes occupations favorites. D'ailleurs, si l'un d'entre vous avait des échos pour des postes dans la culture, ça ne me gênerait pas de quitter mon job de rédactrice-journaliste ;)

* Athlètes grecs plutôt sexy :

mardi 8 mai 2012

Rien ne s'oppose à la nuit

Roman ? Biographie ? Témoignage ? Le dernier roman de Delphine de Vigan fait fi des catégories. Il raconte sa mère, la jolie Lucile, enfant modèle, adolescente discrète et adulte en perdition. L'auteur raconte aussi sa propre difficulté à dessiner le portrait de cette mère disparue. 

Outre Lucile, c'est une grande fratrie que l'on voit évoluer et grandir. Et si tout semble joyeux malgré des difficultés, c'est grâce à la vitalité de cette famille. Hélas, tout n'est pas aussi joli qu'il y parait et cette maison cache aussi des malaises, des actes, des allusions, quelque chose de malsain, que tout le monde préfère ignorer.

A travers ce roman, Delphine de Vigan présente en creux son enfance, sa propre construction dans un univers où la mère ne peut plus remplir son rôle, noyée par des vagues de folie. 

Un roman que j'ai trouvé dur, touchant, juste dans son écriture pudique mais précise. Un roman que j'ai mille fois préféré à Les jolis garçons, si frivole à mes yeux. Un roman qui s'interroge et questionne sa construction entre la composition : cette enfance de Lucile est-elle très romancée ? Quelle version choisir parmi les voix des frères et soeurs ? Un roman intimiste qui ne rentre pas dans le voyeurisme. 
Une excellente surprise !

lundi 7 mai 2012

Les Revenants

Entre Somoza et Kasischke, c'est un peu la période des valeurs sûres et des bons moments. 
Le dernier opus de la dame m'a tellement emportée que je n'ai pu le lâcher de la soirée : commencé le matin, je l'ai fini le soir même. Il faut dire qu'avec ces histoires de fantômes, l'auteur sait accrocher ses lecteurs.

Juste un mot sur le principe du roman avant de vous déballer l'histoire : les chapitres du passé et du présent se mêlent. La première et la seconde année universitaire de Perry et Craig s'entrecroisent allègrement, permettant de mieux accrocher le lecteur : que s'est-il donc passé pour que tout soit si semblable mais en même temps si différent ? 
La réponse, vous l'avez dans le prologue : un accident de voiture.

Craig et Perry se retrouvent colocataires et font leur rentrée universitaire. Perry bosse. Craig fume, bouquine et regarde Nicole. Nicole, c'est une belle et brillante étudiante, issue comme Perry d'un petit bled, Bad Axe. Elle est fine, délicate, pure. Elle appartient à une sororité qui lui demande de rester sage sous peine de bizutage. Malgré leurs différences, Craig devient son petit ami. Et son meurtrier. Les amoureux de l'accident, ce sont eux.

L'année suivante, déprimé, Craig revient sur le campus. Perry est devenu son ami et le soutient dans cette passe difficile. D'autant plus que le deuil n'est pas évident à faire quand le fantôme de Nicole se met à hanter les lieux. 

Perry s'intéresse au problème et suit les cours de Mira Polson, spécialiste des rituels funéraires et des superstitions morbides. Quant à Shelly, prof de musique, on comprend mal ce qu'elle vient faire : elle a assisté à l'accident et tente de rétablir les faits. Quant au reste, je vous laisse le découvrir...

Dans un roman qui mène son lecteur de main de maître, peu de psychologie des personnages, toujours cette froideur distante, qui donne à chacun un rôle primordial. Et ce que chacun dit ou voit, prend les allures du vrai, du scientifique, même si l'ambiance glisse dangereusement vers le surnaturel. 

Encore une fois, une analyse superbe de l'adolescence, des réussites et des gâchis, de l'Amérique et de ses échecs, des rites... Et bien sûr, ambiance malsaine, images sanglantes, faune omniprésente, bien des contrastes pour ce roman qui ne se laisse pas réduire à une seule fin : surnaturel ou naturel, à vous de voir... Superbe !

dimanche 6 mai 2012

Le Roi Carotte

Comme c'est désormais la coutume au mois de mai, Praline et moi sommes allés voir l'opérette jouée par Oya Kephale. Comme tous les ans, il s'agit d'une oeuvre d'Offenbach. Celle-ci était cependant bien plus originale que les précédentes : il s'agissait du Roi carotte !

Le jeune roi Fridolin attend avec impatience la visite de la princesse de la contrée voisine. Réputée charmante et surtout riche, elle pourrait bien arranger les affaires du royaume dont le prince a jusque là passé une existence plutôt dissolue et ne s'est pas privé de vider les royales caisses. Se faisant passer pour un étudiant afin de mieux observer la princesse, il va vite se faire mener en bateau par un bon génie, las de voir son roi mener une vie de patachon, et bien décidé à le remettre dans le droit chemin...

Le roi Fridolin va se faire chasser du trône et être remplacé par le roi carotte, un roi... carotte (désolé, sur ce coup-là, les mots viennent à manquer). Pour reprendre son destin en main et rencontrer l'amour véritable, notre héros va faire affaire avec des vieux mages, revenir dans la Pompéi antique et enfin faire face à son légumineux adversaire...

Cette opérette des plus étonnantes est donc jouée par une troupe d'excellents amateurs et dirigée par Laëtitia Trouvé. Et la qualité est bel et bien au rendez-vous : les voix des personnages principaux et du choeur sont tout à fait au niveau d'autres opérettes parisiennes. Mieux encore, la complicité qui règne au sein du groupe et la bonne humeur dégagée par l'ensemble est assez contagieuse !

N'hésitez pas à réserver vos places si vous êtes libres les 10, 11 ou 12 mai prochains !

samedi 5 mai 2012

Joueur_1

Je n'avais jamais lu Douglas Coupland. Cette première rencontre fut plutôt sympathique sans être folle, nous pourrions être amenés à nous recroiser. 

Dans ce roman, ambiance fin du monde. Tiens, un peu comme Enola Games. Ou En un monde parfait
Les personnages, entre deux avions, se retrouvent dans un bar aseptisé. Rendez-vous galants. 
Puis le monde extérieur vacille : le prix du pétrole flambe, plongeant les USA (et certainement le monde) dans la violence et la panique. Mais nous n'en saurons rien car nos personnages sont enfermés dans leur bar, en un étrange huis clos. 

Très différents, tous un peu minables et médiocres, nos héros vont donc papoter et s'étudier en attendant... on ne sait trop quoi. Un mieux ? Et on attend avec eux. Heureusement qu'ils sont tous bizarres et que Coupland a de l'humour, sinon, on pourrait s'ennuyer. 
Karen vient rencontrer Warren, un homme avec qui elle est en relation sur internet. Luke vient de dévaliser l'église dont il est le pasteur. Rachel est autiste et cherche un père pour son futur enfant. Rick leur sert à boire et attend son héros, un gourou de pacotille. Et puis, Joueur_1, alter ego numérique de Rachel commente.

Et ça papotte, et ça philosophe au comptoir, et ça vit une petite aventure avec un tireur embusqué et un gamin réfugié, et ça passe le temps... 
Bon, c'est prenant mais ça ne débouche pas sur grand chose. A bouquiner en bibliothèque. 

vendredi 4 mai 2012

Tu seras écrivain mon fils

Ce livre de François Bégaudeau, qui dresse via un abécédaire le portrait d'un écrivain m'a à la fois ennuyée et agacée. 

L'auteur s'amuse à distinguer le vrai du faux chez les écrivains. Débat complexe si j'en juge par la littérature que la question produit. Débat assez inintéressant, en réalité. Parce qu'on en revient au subjectif : mon goût, qui est forcément bon. Ou à l'élitisme : tout ce qui n'est pas classique et académisé est indigne. 

Pour s'y retrouver, François Bégaudeau propose des critères.


Ce livre, plein d'humour et de cynisme, n'a pas réussi à me toucher véritablement. Était-ce un simple jeu pour lapider quelques collègues (faux, bien entendu) ? Était-ce un exercice de style ? 
Il était juste, il était certainement vrai dans son exagération. Mais au delà de cette analyse ?

Surjoué, cliché et langue de p***, un petit livre qui peut faire sourire mais qui ne fait que souligner le nombrilisme de ces êtres à part, les écrivains (vrais ou faux).

jeudi 3 mai 2012

L'appât

Somoza nous l'affirme : le monde est un théâtre et Shakespeare l'a compris et mis en scène dans ses pièces. 
Partant de ce principe, les humains correspondent à des caractères, leur psynome, et à des passions, leur philia.  En stimulant l'autre par des gestes très codés, on peut prendre pouvoir sur lui. 
Bon, le plus simple pour comprendre tout ça, c'est encore de parcourir le bouquin.

L'intrigue tourne autour de Diana Blanco. Elle est appât. En gros, elle maîtrise Shakespeare, les psynomes, les philias et les gestes qui font réagir chaque philique. Disons que c'est une bonne actrice. Elle peut jouer des masques. Et elle le fait pour la bonne cause : arrêter les fous, les pervers et assassins qui hantent Madrid. 
Son jeu : procurer un plaisir si fort et le briser pour provoquer une 'disruption'. 
Sa proie actuelle : le Spectateur. Un assassin qui abandonne les cadavres féminins dans un état indescriptible. Pour l'arrêter, Diana fait appel à toutes ses capacités mais jamais il ne la choisit. Par contre, sa petite soeur pourrait être à son goût.

Diana va donc chercher à la protéger et atteindre le summum de son art. Art bien obscur d'ailleurs, qui peut consumer les appâts autant que les criminels...

Encore une fois, Somoza propose de faire de l'homme quelque chose de plus puissant, de plus pervers, de plus froid que l'homme. Un peu comme dans Clara et la pénombre, l'humain devient un objet que l'on peut maîtriser, rendre malléable. C'est à la fois fascinant et effrayant.
Je me suis laissée porter par cette histoire dont l'héroïne ne m'a cependant jamais touchée ou réellement troublé. Cette femme est presque un robot. Est-ce parce qu'elle est philique de travail ? 
Le souci, c'est que les personnages secondaires sont assez peu attachants ou remarquables. Par contre, le concept, wahou ! Où va-t-il chercher tout ça ? 

Somoza est définitivement un auteur que j'admire énormément. Et que L'Amoureux apprécie. Sur chaque thème, il fait mouche. Vous pouvez le découvrir via l'art, la physique, la poésie, la fiction, la traduction...

mercredi 2 mai 2012

Cavalliera Rusticana et Pagliacci mais aussi la Veuve Joyeuse

Notre dernier opéra, enfin nos deux derniers, ne nous ont pas follement emballés, il faut bien le dire.
Je ne sais pas trop quelle est la politique des abonnements jeunes à l'opéra de Paris, mais que ce soit à Garnier ou à Bastille, je n'ai jamais été aussi mal placée pour ce prix ! Ce qui n'aide pas à apprécier le spectacle en toute honnêteté. 

Les deux premiers opéras de Mascagni et Leoncavallo sont des histoires d'amour et de jalousie, dans des milieux populaires. Thèmes similaires donc un peu répétitifs à voir à la suite. Cavalliera presque antique de sobriété et de lourdeur. Pinaillant. Pagliacci plus coloré mais sans véritable relief. Des voix masculines décevantes, notamment pour Paillasse. Mais Nedda tout à fait extra. Rien à voir de plus, hélas, rien à remarquer. 

La Veuve joyeuse de Lehar nous avait beaucoup plu. Cette opérette a su nous faire sourire et rire. Détendante. Un peu trop premier degrés parfois, mais soit. Belles performances vocales quoiqu'un peu lentes à se mettre en place. Installation de l'intrigue un peu lente mais troisième acte fantastique de légèreté et de brio. Ah, ce cancan ! 
Une sortie qui rend joyeux :)

mardi 1 mai 2012

La main froide

Dorana n'a pas la vie qu'elle méritait. Il n'y a pas si longtemps, alors qu'elle était mannequin à succès pour les plus grandes marques de mode, elle a été séduite par Adam Smart, directeur de banque. Adam lui a offert la vie qu'elle désirait : maison sur les collines de Beverly Hills, escapades en jet. Convaincue par son mari d'abandonner son métier, elle a compris au bout de quelques années que tous les avantages dont elle bénéficiait pouvaient prendre fin du jour au lendemain : Adam n'est pas riche, simplement cadre de sa banque, en charge de la sécurité du lieu. Non vraiment, Dorana n'a pas eu la vie qu'elle méritait. Elle s'est même bien fait rouler.

Dan non plus n'a pas la vie qu'il méritait. Imitateur de génie, l'homme aux cordes vocales en caoutchouc, capable d'imiter n'importe qui ou n'importe quel son, connu à travers tous les Etats-Unis, a dû abandonner la scène du jour au lendemain, traqué par les hommes de main d'un sénateur ayant peu apprécié l'imitation qu'il avait faite de lui.
Un jour pourtant, Dorana Smart s'approche de Dan, alors au fond du gouffre, pour lui proposer de prendre sa revanche, leur revanche : utiliser les talents d'imitateur de Dan pour ouvrir le coffre de la banque de son mari, qui ne fonctionne qu'à la commande vocale, et rafler les 2 millions de dollars qui s'y trouvent.


Ce que Dan ne sait pas encore, c'est qu'en plus de la voix de Smart, ils vont devoir se procurer... sa main, qui devra être combinée à la phrase-clé dictée par la voix d'Adam Smart. Ce qu'il ne sait pas non plus, c'est que Smart s'est depuis peu entiché de Dust, un ex-chien policier, à l'intelligence hors du commun, infaillible et sans pitié quand il s'agit de défendre son maître...


Pour ce premier Brussolo, Praline a encore fait un très bon choix :) L'ambiance de la plupart des scènes est extrêmement bien rendue, on s'imagine très facilement aux côtés des héros à Vegas, au Mexique ou à Beverly Hills. L'intrigue quant à elle est bien ficelée, le livre est rythmé, et l'on s'attache beaucoup à ces criminels de bas étage comme vous, comme moi, qui vont se laisser embarquer dans une histoire qui les dépasse. Il est particulièrement difficile de décrocher des dernières pages !