samedi 15 janvier 2011

Rattrapage ou toutes les expos parisiennes vues cet hiver

J'ai un retard de folie du coté de mes billets 'parisiens'. Je préfère donc vous faire une petite synthèse de mes dernières visites avant qu'il ne soit trop tard.
D'or et de feu : L'exposition du musée de Cluny réunissait de magnifiques exemples de sculptures flamboyantes. Originaires de l'Europe de l'est, les retables présentés brillaient de mille feux. Quelques ostensoirs un tantinet trop chargés complétaient ce panorama de la Slovaquie renaissance. Une expo dont j'avais admiré les oeuvres mais regretté l'absence de mise en contexte détaillée.

Non loin de là, au Louvre... Le 18e est à l'honneur ! Outre les musées de papier, le vrai musée, celui du Louvre justement, est raconté. Une exposition sur l'architecture du lieu entre Révolution et Empire exprime bien les usages du lieu, son évolution de squat à musée. 
Et puis on peut encore voir ce qu'évoque l'Antiquité pour le siècle des Lumières. Accueillis par Boucher, le propos se développe jusqu'à la rupture ou continuité du Romantisme et se clôt (à nouveau) sur le néo classicisme. Outre la très belle qualité des oeuvres présentées, le parcours est assez clair et, si quelques passages sont un peu artificiels, l'ensemble est poussé par un bel élan.  
Enfin, vous savez que le Louvre accueille régulièrement des artistes contemporains. Contrepoint Russe faisait la part belle à plusieurs artistes. Il s'agissait de montrer les oeuvres politiques, humoristiques, architecturales et utopistes d'un pays. C'était assez mélangé mais marquant.

Pour rester sur le thème russe (année de la Russie oblige), on pouvait aussi aller prendre l'air au musée de la vie romantique. L'art russe romantique y était assez ennuyeux, se rengorgeant de paysages clichés, de scènes d'intérieur ultra précises et de portraits sans qualité. Bref, une sortie très décevante.

Galerie Colbert, les fêtes et fastes du 17e étaient présentés à travers dessins et gravures des architectures éphémères qui transformaient Paris et ses monuments lors des célébrations royales. Étonnant et superbe !

En face, à la BNF, ce sont les débuts de la photographie qui occupent les murs avec une mise en lumière d'une technique éphémère : le callotype. Tous les genres sont abordés, professionnels et amateurs se partagent les cimaises pour faire le point sur l'apport de ce matériau.

A quelques minutes de marche, au centre Georges Pompidou, on croisait des voitures en kit, des déchets dans de la résine et des meubles calcinés. Arman, dont les héritiers ont d'ailleurs beaucoup fait parler d'eux, était décortiqué, à son tour. Ses différentes périodes examinées. Mais ça me fait toujours mal de le voir désosser un instrument de musique, déglinguer un piano ou scier un violon... Brr

Avant de retourner rive gauche, un détour par le Grand Palais. Alors, ce fameux Monet ? Encore une fois, et ça devient habituel, n'y allez pas pour l'aspect scientifique. Le sujet touche à la rétrospective pure et simple, sans trop de mise en perspective. Par contre, c'est visuellement très plaisant de comparer des oeuvres d'une même période sans avoir à traverser l'atlantique et à utiliser la reproduction. Bon, bien sûr, il faut pouvoir faire abstraction de la foule ou visiter en période creuse (si cela existe).
Tout au contraire, France 1500 avait le mérite de présenter un embryon de réflexion sur la notion de Renaissance, sur les inspirations médiévales et antiques qui se retrouvent sur une même oeuvre, bref sur le fait que la Renaissance n'est pas née toute armée. La première partie, dense, sur les arts dans les différentes provinces de France est aussi un régal. Que de différences pour un même territoire !

Presque en face du Grand Palais, Branly et Orsay. A Orsay, le cher Gérome est l'objet d'une rétrospective en forme de questionnement : était-il si ringard d'être ultra naturaliste et précis à l'époque de Monet ? Cet académique n'était-il pas lui aussi révolutionnaire ? Et l'expo répond plutôt bien à la question et aux attentes du visiteurs. Si on se croit parfois dans un musée du kitsch, on ne peut s'empêcher d'être fasciné par ces images si bien léchées, d'une précision photographique et d'une invention remarquable. La corinthienne et la Tanagra sont épatantes ! 

Et à Branly, on restait dans le kitsch avec l'expo Baba Bling. Les riches immigrés installés à Singapour ont créé une culture et une décoration tout à fait à part. Si vous aimez le rose, les perles, les intérieurs chargés, cette expo est pour vous ! Sans rire, elle est plutôt bien pensée et muséographiquement réussie. 

On est aussi un peu dans le kitsch ou du moins dans l'ostentation avec les objets de la collection Médicis à Maillol. On admire la constitution d'une collection unique et son rôle dans une politique familiale. On regrette toutefois des salles trop peu liées entre elles, qui scandent des noms et des périodes qui se suivent sans faire corps. Et il vaut mieux ne pas être allé à Florence récemment car la majorité des oeuvres présentées en proviennent. 

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