samedi 31 juillet 2010

Trois maîtres

Je n'oublie pas Zweig ! Je n'avais juste plus envie de le lire juste après m'être inscrite au challenge. ça arrive, c'est mon esprit plein de contradictions qui s'amuse de moi, c'est tout !

Je me lance enfin dans le Bébé challenge avec cette triple biographie.
Au programme, Balzac, Dickens et Dostoïevski.

Ouverture de l'essai avec notre français rondouillard. Zweig parle un peu de l'homme, de ses dettes, de sa capacité à observer le monde. Et de se retrouver enfermé dans le monde qu'il a créé. Le Paris de la monarchie de juillet voit une multiplicité de personnages naître et changer : chacun est un caractère, un monomaniaque particulier. Les uns cherchent la fortune, les autres l'amour, ou la gloire, ou le pouvoir... Tous veulent en remontrer à la société. C'est tout un monde parallèle à son propre monde que fait naître Balzac dans sa comédie humaine.

Dickens, c'est différent. C'est pour Zweig un bon écrivain, adulé des anglais, qui décrit la société victorienne telle qu'elle est. Il introduit une légère ironie qui fait de son œuvre non pas une simple copie du temps mais le meilleur regard analytique sur celui-ci. Ses personnages sont plutôt dans la mesure, l'excès les noie. Mais ils sont en lutte permanente pour ne pas être écrasés par les autres. Pour tout dire, cette partie m'a donné envie de lire Dickens car je ne le connais toujours pas.

Enfin, Dosto. Là, Zweig s'enflamme. Il part dans un lyrisme étonnant, on le sent épaté, passionné. D'ailleurs c'est la partie la plus longue de cet essai. Dosto, c'est la passion, le sentiment porté à l'excès, la démesure qui permet à l'homme de toucher au divin. Outre sa vie, faite de coups durs, de fuites, de pertes confinant l'auteur à la souffrance, ses livres portent la trace de ces luttes de l'homme. Pas d'amour, pas de haine qui ne soient absolus et composites. Pas de destin qui ne soit tragique.

Ces trois essais sont pour moi autant d'incitations à me plonger ou me replonger dans les romans de ces hommes. La noirceur de Dosto m'avait pas mal traumatisée mais j'ai désormais envie de retenter. Car vous le savez, je les aime bien ces russes !


mercredi 28 juillet 2010

La blogueuse

Au théâtre, sur la butte Montmartre, une pièce a attiré l’attention de l’amoureux. Les critiques étaient bonnes, le lieu guère loin de chez lui, il a tenté.
Dans ce petit théâtre, la manufacture des abbesses, les trois actrices ne jouaient que pour nous ou presque. Avec trois chaises pour accessoires et une capacité étonnante à changer de personnalité, les trois filles, de rouge vêtues, nous ont joué l’histoire d’une nana, un peu comme toi, un peu comme moi.
Après une rupture, difficile de supporter les ‘Mais pourquoi vous avez rompu, vous aviez l’air si bien ensemble, vous étiez si mignons !’. C’est là l’origine de ce blog... dont chaque billet nous est narré.
Pas mal d’humour, un vrai sens du mime et de l’autodérision, cette pièce est un bon moment de détente. Je m’attendais seulement à rire un peu plus, j’ai souri mais n’ai pas été complètement convaincue malgré une séance de krav maga hilarante.
Bref, une pièce agréable et légère pour l’été mais qui ne restera pas dans vos mémoires plus longtemps que le dernier Pancol. 
Ceux qui veulent aller faire un tour, vous bénéficierez d'un tarif réduit en chuchotant 'Churros' à l'entrée !

mardi 27 juillet 2010

Shrek 4

Et oui, j’ai cédé à la mode de l’ogre vert. Dans la catégorie film à rallonge, Shrek commençait à sentir le réchauffé. Le 3 m’avait profondément déplu. Le 4 n’est donc, comparativement, pas si mal.
Shrek nous fait une petite crise de la quarantaine (enfin je dis ça mais j’ai du mal à donner son âge à un ogre). C’est la routine ! A l’anniversaire de ses trois petits monstres, Shrek craque. Ras le bol de passer pour un gentil. Etre un ogre, c’était vachement plus fun avant !
Fuyant la fête, il croise le rusé Tracassin (que je connaissais sous le nom de Rumpelstilzchen) avec qui il signe un contrat. Il choisit de revivre une journée de son ancienne vie… Mais vous imaginez que ce n’est pas forcément sa meilleure idée : l’Ane ne le reconnait pas (et franchement, vous feriez confiance à un ogre, vous ?), Fiona mène la Résistance avec un look à la Xena et Rumpelchose règne sur Far far away avec ses potes les sorcières.
Heureusement, on est dans un conte !

Amusant mais répétitif, cet opus ne mérite pas le déplacement au ciné sauf si vous ne savez vraiment pas quoi faire un jour estival pluvieux.

lundi 26 juillet 2010

Liste des expos

...parfois un peu datées car je n'ai vraiment pas le temps ces semaines-ci.
Celles que j'ai vues et qui sont finies (parfois depuis 1 mois, mea culpa) :
Hunted haunted /bêtes et sauvages par Théo Mercier au musée de la chasse était une expo sur deux salles. Complètement psychédélique, elle se déroulait dans le noir. Vous étiez hypnotisés à l’entrée par une tête d’éléphant à piquants qui vous lasérisait de vert… Et vous pouviez découvrir la sculpture très réaliste d’un porc en décomposition. Bref, ce n’était absolument pas ma tasse de thé !

Meijer de Haan et Crime et châtiment au musée d’Orsay : Deux très belles expositions. Meijer, artiste méconnu n’a que moyennement retenu mon attention. Un trait souvent proche de Gauguin mais sans l’originalité de ce dernier… Par contre, crime et châtiment a longtemps été mon top 1 du conseil ‘expo à ne pas manquer’. Très dense et riche, elle portait sur la vision et la représentation du crime dans nos sociétés, depuis le 19e siècle. Ce que je retiens : une muséographie très belle, des titres accrocheurs et une sollicitation de toutes les branches de la culture, pas simplement artistique mais aussi littéraire, scientifique, philosophique. Un vrai régal malgré la noirceur du thème.

Toussaint Dubreuil au Louvre était une exposition de dessins. Généralement peu sensible au sujet, j’ai réussi à m’intéresser à ce contemporain du bon roi Henri. Mais bon, un peu trop michelangelesque parfois à mon goût.

Autres maîtres de l'Inde au musée du quai Branly était l’expo à ne pas manquer ! On y découvrait, après une introduction au Bollywood, les créations traditionnelles mais toujours actuelles des différents peuples de ce pays. Absolument touchant de naïveté ou très actuel et engagé, une expo qui a confirmé mon envie de découvrir ce pays.

Celles qui sont toujours visibles (mais parfois plus pour très longtemps) :
Dreamlands au Centre Pompidou remporte pour moi la palme des expos de l’été. C’est extraordinaire ! Des expositions universelles aux réalisations des émirats, le parcours nous fait découvrir les rêves les plus fous des hommes pour leurs villes. Très riche, très interactive et un peu décalée, elle vous laissera une image d’onirisme et de folie ! Courrez-y, c’est bientôt fini !

Leurs chiens au musée de la chasse. Antoine Schneck a pris le parti de photographier les chiens (et un chat) des célébrités françaises. Pourquoi pas ?

YSL au petit Palais est souvent blindé, il vaut mieux réserver. Ceux qui ont vu les marins font la mode l’an dernier retrouveront certaines pièces. Sinon, cette expo chronologique montre la variété d’inspiration du créateur et les merveilles de la haute-couture : robes sublimes au rendez-vous ! Ma préférence va à l’une de celle du mur smoking.

Fleuve Congo et la fabrique des images au musée du quai Branly sont deux expo qui se poursuivent cet été. Si le fleuve Congo aborde la communauté d’inspiration des cultures qui le bordent (statues à visages en forme de cœur, traitement de la femme et importance des ancêtres), j’ai trouvé que ce point de vue esthétique ne nous introduisait pas à la signification de ces traitements mais simplement à leur manifestation. Par contre, la fabrique des images est une belle réflexion sur l’art. Une image peut être naturaliste, animiste, totémique ou analogique. Si la partie sur le totem m’est restée un peu obscure, je suis malgré tout ravie de cette visite qui change des expositions traditionnelles : les œuvres sont l’illustration d’un discours bien plus global que leur simple signification !

La BD et la ville à la cité de l’architecture et du patrimoine est une longue expo. Il faut prévoir du temps. Il y beaucoup à lire (en panneaux et en BD). Très belle muséographiquement, mais très dense, elle cherche à montrer les rapports entre les utopies des BD parfois plus réalistes que les utopies architecturales. Et elle s’attache à la représentation (esthétique et sociale) de la ville. A faire en plusieurs fois ou en pleine forme : épuisant !




jeudi 22 juillet 2010

The Golem’s Eye

Dans la catégorie des potentiels successeurs d’Harry Potter, le premier tome de la trilogie de Bartimaeus m’avait séduit, avec son univers rempli de magiciens, de génies et de complots dans une Londres obscure. Je me suis donc lancé dans la lecture du second livre de Stroud.
On y retrouve nos deux héros, deux ans après les événements du premier livre. Nathaniel travaille désormais pour le gouvernement, et doit enquêter sur le mouvement de Résistance qui s’amplifie à Londres, et les mystérieuses attaques qui lui sont attribuées.
Si les personnages ont évolué, ce n’est pas forcément dans le bon sens : Nathaniel est devenu un peu fade, et l’on a du mal à s’intéresser à ses préoccupations. Quant à Bartimaeus, il n’a guère pour lui que quelques répliques piquantes pour contrebalancer une docilité sans faille qui n’est pas réellement justifiée, voire qui contrariera ses plus grands fans ! Deux points positifs ceci dit : le voyage à Prague et l’ajout du personnage de Kitty amène beaucoup d'éléments nouveaux et intéressants à l’histoire.
Soyez prévenus : si vous avez trouvé le premier tome un peu longuet et manquant d’action, ne vous aventurez pas dans ce second opus ! L’intrigue avance peu rapidement mais se complexifie au fur et à mesure du livre (un peu à la manière du tome 6 d’Harry Potter), et seules les cent dernières pages apportent une excitation réelle, pour finalement amener un nouveau lot de problèmes et de questions qui ne seront résolues que dans le dernier tome.

Vous l'avez compris, ce billet est encore de l'amoureux !

mercredi 21 juillet 2010

Luke

Aujourd'hui, j'ouvre mes colonnes à l'amoureux qui souhaite vous partager un concert !

"Grâce à une amie, j’ai eu l’occasion hier d’assister au concert de Luke à la Machine du Moulin Rouge (l’ancienne Loco pour les initiés.) L’occasion de redécouvrir un groupe que je connaissais mal, et mettre les pieds dans une salle inconnue…

La Machine ouvre avec 20 minutes de retard. Heureusement, il fait bon dehors. A l’intérieur, on est accueilli par une déco assez feutrée (il faut dire qu’on est juste à côté du Moulin Rouge), et très agréable bien que parfois au bord du kitsch (les tables rondes en verre exhibent des aliments en plastique sur fond orange, on aime ou on n’aime pas…) Le fond de la salle et la scène, qui tirent plus dans le décor industriel, donnent bien son nom à la Machine, et confèrent une ambiance un peu plus rock à l’ensemble. Autour, il y en a pour tous les goûts : la fosse est assez grande pour contenir les plus gros fans, et les tables et bars disposés sur le côté et en retrait peuvent accueillir les moins téméraires.

Après une première partie plutôt réussie et une petite demi-heure de pause, Luke entre en scène. Pendant près de deux heures, le groupe va enchaîner les rythmes endiablés et connus de tous qui ont marqué leur jeunesse (rappelez-vous : la Sentinelle, Soledad…) tout en alternant avec des phases plus calmes tirées de leur dernier album, plus mûr, plus posé. Le tout servi par un chanteur à l’énergie débordante et à la voix si particulière, et par des musiciens chevronnés. Mention particulière pour Romain Viallon, le batteur, très impressionnant.

Au final un cadre fort sympathique, et un concert à la fois rythmé et rafraîchissant : du rock français comme on aimerait en voir plus souvent ! Merci à Jeanne pour les billets…"

mardi 20 juillet 2010

Louise Abbema, peintre de la Belle-Epoque

Petit livre sur une femme peintre de la fin du XIXe, oubliée par ses compatriotes mais appréciée outre Atlantique.
Denise Gellini nous conte les grands épisodes d'une femme sensible aux édition Le jardin d'essai.
Louise Abbema, forée auprès de Chaplin et de Henner, est un peintre prolifique de portraits, paysages, scènes de genre... Ses tableaux les plus connus sont ceux de Sarah Bernhardt, son amie et modèle favori.
De manière souvent lyrique, en entremaillant de poèmes ses propos, Gelini évoque les lieux fréquentés par Louise : le Salon bien sûr mais aussi la campagne parisienne (Plailly), le monde aristocratique, le théâtre, Belle Isle... Ces lieux lui inspirent des tableaux variés. Hélas, je regrette qu'ils ne soient cités qu'en passant, sans date ou lieu de conservation car cela rend leur recherche particulièrement difficile. A part les dates de vie et de mort, tout semble très flou, les repères temporels sont mal fixés... 
Au centre, des feuillets en couleur reproduisent quelques tableaux et permettent de se faire une idée des productions de ce peintre.  Dommage qu'elles ne soient pas plus nombreuses !

vendredi 16 juillet 2010

Nuits de noces

Librairie des abbesses, le 14 juillet.

Après une journée de pluies torrentielles, je me suis aventurée à proximité de la maison. Pas trop loin, histoire de ne pas me noyer sous l'orage suivant. Des commerces ouverts, une librairie... Celle-ci, un peu sombre, toujours accueillante, me donne souvent envie de tout y acheter. Pas d'exception à la règle, je suis ressortie avec trois livres. Et j'en ai fini un. C'est long trois heures de transports pour aller travailler mais ça a des bons cotés quand on est en bonne compagnie.

Mais revenons en au livre d'Astrid Eliard. Six nouvelles dans celui-ci. Du genre douces-amères. A la limite de l'atroce parfois. Oh, rien de bien grave : des vies humaines, ballotées et des psychoses traînées jusqu'à la nuit de noces.

Un petit paradis : Colin et Hélène viennent de se marier. Comme tous les protagonistes de ces nouvelles. Ils voulaient une nuit de noces originale. Colin conduit sa jeune épouse dans sa cabane, en haut d'un grand arbre. Deux amants qui se connaissent peu mais se sont trouvés.

L'hôtel du Bois : Julien et Irène sont amis depuis l'enfance, amoureux depuis l'adolescence. Ils ont fait un deal : le mariage contre la nuit de noces. Mais Irène refuse toujours de se laisser aller et traine sa virginité comme un plaisant fardeau.

Toujours tout droit : Suzanne et Balthus, beaux, parfaits, petit couple pour albums photos. Condamnés à marcher la nuit de leurs noces : la maison familiale est fermée et ils sont à la porte. Leur chambre est de toute façon envahie. Alors ils fuient vers l'endroit de leurs rêves. La moins effrayante des nouvelles même si là aussi, le mensonge et le doute sont présents.

Plus bleu que le bleu de tes yeux : Le narrateur est écrivain. Vieux beau, il se remarie avec une jeunette, Clothilde. Perversité et haine dans ce mariage d'intérêts. Certainement la plus cynique de ces nouvelles.

A part ça, il est formidable : Emma et Jean-Paul, le soir du mariage. Il ressemble à Delon. Mais une cicatrice sur sa gorge devient pour Emma la pire des défigurations. La brutalité de la vie et du corps parvient à Emma qui ne vit que d'esthétique. Difficile rencontre.


Mon lapin : Isabelle est morte le soir de son mariage avec Émile. Sa sœur lui succède dans le lit... Une histoire banale et triste dans un village de consanguins dégénérés.

Vous rêvez un mariage de princesse, votre robe blanche, le happy end etc... Ce n'est hélas que le début de la désillusion pour notre nouvelliste. Ne vous attendez pas à des récits heureux, ici le vers est dans la pomme et les drames en germes se cristallisent la nuit de noces. Les psychoses se révèlent et grandissent chez nos héroïnes. Et nos héros qui ne sont pas en reste pour les écorchures.

Une très belle écriture, un peu d'humour, du cynisme, de l'imagination... Ces nouvelles furent un régal ! Mais ça ne me rassure pas !

jeudi 15 juillet 2010

La jument verte

Marcel Aymé faisait partie des auteurs présents dans la librairie 'Au bon roman' ; voici donc un titre lu dans le cadre du challenge que j'ai trouvé un peu par hasard dans la maison familiale.

Fin du XIXe siècle. La famille Haudouin de Claquebue est une famille de paysans comme les autres. Mr Haudouin est âpre au gain, opportuniste et ambitieux. Lorsqu'une jument verte nait chez lui, c'est le début de la fortune. Il voit à sa suite ses trois fils s'engager dans les voies de la terre, de la médecine (enfin, vétérinaire, c'est quasi pareil) et des armes. 
Ferdinand, le véto, hérite du tableau de la jument, qui ne vit pas bien vieille mais continue de veiller sur la maison des Haudouin. Elle témoigne même de leur pudeur et de leur obscénité, de leurs vices et de leur sexualité.
Honoré cultive la terre et se montre d'une joie de vivre incroyable, d'une harmonie totale avec la nature. Ferdinand est plutôt le type aux idées tordues. Bien entendu, leurs enfants ont une éducation bien différente.

Ce livre est donc l'histoire d'une famille après la guerre de 1870, dans une campagne française un peu fruste. On y est républicain et anticlérical ou catholique. On se bat pour la mairie et les conflits entre voisins se transmettent et murissent.

Le ton est libre, qu'il s'agisse des moments que nous conte la jument ou le narrateur. Il est beaucoup question de sensualité et de sexualité mais surtout de nature humaine.
Un roman que j'ai apprécié pour son humour, ses personnages bien campés et ses situations polémiques. Néanmoins, il ne restera pas dans mon top 5.



mercredi 7 juillet 2010

Folies végétales


Patrick Blanc a réalisé il y a maintenant plusieurs années une exposition végétale dans l'espace EDF electra. C'est un livre publié suite à cette exposition dont je vous parle aujourd'hui.

L'espace d'expo présentait des plantes exotiques connues pour leurs facultés d'adaptation aux milieux extrêmes. Ce livre est composé de six chapitres. La première double page explicite le concept et plusieurs pages de photographies, à la fois belles et étonnantes, suivent.
Les thèmes : Pousser à l'envers dans les grottes, plantes et lumière, plantes qui se cachent, celles qui poussent dans l'eau : les rhéophytes, les iridescentes, les plantes des falaises...

Ce livre montre aussi la scénographie inventive de Tricoire.
Une belle ode à la biodiversité !

jeudi 1 juillet 2010

Pays sans chapeau

Dany Laferrière était à l'honneur ce mois ci pour le blogoclub de lecture. Par contre, je crois que je ne trouverais jamais le bon titre à lire. J'ai choisi ce roman pour son étrange titre.
L'auteur/narrateur revient à Haïti après 20 ans d'exil canadien. Il retrouve un pays réel et un pays rêvé. Chaque chapitre porte les visions de l'un ou l'autre de ces mondes. 
Le pays réel, Haïti, fonctionne un peu à la manière d'un lexique. Certains mots viennent en exergue et scandent la lecture. Sur le fond, c'est plutôt le décalage d'un homme qui s'est déshabitué à son pays, la joie de ses proches, les évocations nostalgiques ou non du passé, les relations avec les amis, les amours.
Le pays rêvé c'est Haïti peuplée de zombies. On ne reconnait plus les vivants des morts. Certains n'ont plus besoin de se nourrir. D'autres ne se reflètent pas dans les miroirs. Ce parcours entre monde des vivants et monde des morts est assez perturbant et étonnant car le narrateur mène l'enquête sur ce phénomène à la manière d'un ethnologue. 
Ce roman étudie à la manière d'une autobiographie biaisée les légendes et coutumes d'un pays envahi par les américains et dévasté par la faim et la pauvreté. Si cela semble n'être qu'un arrière plan, la foule des personnages trop maigres suit le lecteur.
Une belle découverte grâce au blogoclub !