samedi 31 janvier 2009

Louise Labé

O longs désirs, O esperances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumieres
A engendrer de moy maintes rivieres,
Dont mes deus yeus sont sources et fontaines :

O cruautez, o durtez inhumaines,
Piteus regars des celestes lumieres :
Du cœur transi o passions premieres,
Estimez vous croitre encore mes peines ?

Qu’encor Amour sur moy son arc essaie,
Que nouveaus feus me gette et nouveaus dars :
Qu’il se despite, et pis qu’il pourra face :

Car je suis tant navree en toutes pars,
Que plus en moy une nouvelle plaie,
Pour m’empirer ne pourroit trouver place.

vendredi 30 janvier 2009

Voyage dans le passé


Vous avez entendu parlé de cette nouvelle inédite de Zweig ? Parce que malgré l'épaisseur appétissante du livre, c'est une nouvelle, ne nous enflammons pas ! C'est écrit gros et le texte allemand est inséré. Mais ce n'en est pas moins gage de qualité pour moi :)

Un homme et une femme prennent le train. Lui se remémore sa jeunesse, il se revoit jeune homme travaillant sans repos pour sortir de la pauvreté. Son intelligence et son acharnement le firent remarquer de son patron. Il gravit les divers échelons de l'entreprise. Le responsable lui proposa de devenir son secrétaire particulier et de venir l'aider à domicile. Le jeune homme refusa dans un premier temps puis accepta lorsqu'une maladie retint son boss chez lui. Notre jeune narrateur emménagea dans cette riche maison avec beaucoup de difficultés, honteux de sa pauvreté. Mais tout le monde s'employait à lui rendre la vie agréable, en particulier l'épouse de son patron. Alors qu'il est sur le point de partir traiter une affaire au Mexique, il prend conscience qu'il est amoureux de cette femme. Et qu'elle éprouve des sentiments réciproques. La séparation est douloureuse mais la certitude de se revoir les soutient. Sauf qu'un imprévu, la guerre, vient prolonger cette attente. Le narrateur se marie. Il devient père. Il oublie. Mais lorsqu'il retourne en Allemagne, il décide de revoir son premier amour. C'est elle cette femme en face de lui.

Comment l'amour résiste-t-il au temps et à l'absence ? Lecture de circonstance pour moi, même si j'espère un avenir plus joyeux.

Cette nouvelle n'est pas ma préférée de l'auteur, je conseille plutôt celles-là. Mais merci au Kastor pour le prêt !

jeudi 29 janvier 2009

Douze


Après ma déception sur Guerre à Harvard, je n'avais aucune curiosité envers ce qu'avait pu écrire McDonell. Eh bien, j'avais tort ! Benoit m'a prêté Douze, son premier roman.
Bien plus de souffle (et de pages) que dans le précédent et c'est tant mieux car on perd cette désagréable impression d'inachevé voire de baclé. Le personnage principal est White Mike, dealer et fils de bonne famille, d'une intelligence fine et d'une lucidité parfois féroce. Il apporte à bon nombre de riches gamins de l'upper east side de l'herbe ou de la douze, une nouvelle drogue qui dépasse tout ! Jessica est l'une de ses clientes. C'est aussi l'ami de Molly, la jolie top model très sérieuse et de Hunter, fan de basket ball, accusé d'avoir tué un de ses équipiers. Parmi les personnages, et il y en a un certain nombre, mais tous très repérables, on croise Sara, la fille sublime qui sort avec Sean, sait user de ses charmes pour faire accepter à Chris l'idée de faire une méga fête chez lui ou simplement charmer Andrew. Claude et Tobias se baladent dans les boutiques louches de New York, ont troqué la drogue pour les armes. L'ensemble est huilé comme la mécanique infernale des tragédies, on sent que la fête qui se prépare sera le paroxysme de la déchéance, de la drogue, du sexe car tous les désirs sont poussés. La corde est tendue, elle ne va pas tarder à lâcher. Un roman dont on voit venir la fin, inévitable, logique et froide qui montre l'intimité d'une jeunesse dorée, pourrie gâtée, en décomposition...

mercredi 28 janvier 2009

La cité des jarres


Ce polar d'Arnaldur Indridason, certainement déjà parcouru par la moitié de la blogosphère, est un coup de coeur de Lili. C'est le deuxième livre lu pour le denier club. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'un bon polar, logique, avançant surement, avec cohérence. Et j'ai bien envie de lire la suite.

What's the story ? Un quidam, Holberg, est retrouvé mort chez lui. S'agit-il d'une affaire courante ou d'un crime réfléchi ? Erlendur mène l'enquête. Ce policier, pas très sexy, seul, peu respecté par ses enfants, ne néglige aucune piste. L'affaire n'est pas classée car certains indices, tels un mot sur le cadavre, laissent entendre que le criminel n'est pas un vulgaire drogué en mal de came. De plus, l'ordinateur du mort contient des milliers de fichiers porno : pédophilie, zoophilie etc, tout y passe. Et Holberg s'avère avoir violé une (voir plusieurs) femme(s). Celle-ci a eu une fille, Audur, décédée des suites d'une maladie génétique. Une photo de la tombe est retrouvée chez le mort. Une intrigue secondaire est à mentionner : la fille d'Erlendur, Eva, s'inquiète d'une mariée disparue mystérieusement le jour de son mariage.

L'ensemble est donc un très bon policier, assez glauque (viol, maladie, drogue, ciel bas et nuit longues : Islande oblige). A lire !

mardi 27 janvier 2009

Reines et favorites

Voici encore un des livres que j'ai fiché pour le boulot. Je ne vous en livre qu'une partie, celle qui me parait la plus distrayante et la plus susceptible de plaire aux non-spécialistes. Cet essai de Craveri est assez agréable. Il traite des femmes au pouvoir ou à proximité à l'époque moderne. Cela commence avec Catherine de Médicis et Diane de Poitiers autour d'Henri II. Et cela se termine avec Marie-Antoinette. Le tout est traité de façon scientifique mais avec un style plaisant, parsemé de petites anecdotes, c'est très vivant. Et c'est la Cour d'Henri IV qui renait, les guerres de religion, les conjurations, les amants de Margot... Et la "polygamie" de Louis XIV, la place des enfants de la Montespan, les implications de Madame de Pompadour dans la politique de Louis XV... La petite noblesse qui s'offre au vieux roi dans son repère du parc au cerfs. La façon dont les mères gèrent les régences, la sévère Marie de Médicis comme la bonne Anne d'Autriche. Un livre d'histoire et d'histoires !

lundi 26 janvier 2009

Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi

C'est une de mes lectures pour le club des théières (la seconde vient plus tard, un peu de patience). Le thème, inspiré de Blog-o-trésor, était de choisir un livre parmi les listes des camarades. Lætitia avait conseillé ce titre. Il était dans la bibliothèque familiale et me tentait donc, je l'ai bouquiné.
Le thème est celui de la mort d'une personne aimée, ici la maman du chanteur de Dionysos, Mathias Malzieu. Visiblement, selon les théières, connaitre ce groupe et ses chansons m'aurait aidé à apprécier le livre. L'histoire est celle ci : Le narrateur vient de perdre sa maman. Il est sur le parking de l'hôpital, tout vide. Sa sœur et son père sont toujours à l'intérieur. Et soudain, parce qu'il a prononcé la bonne phrase, Giant Jack apparait. Cet être lui offre une ombre, une ombre gigantesque et des livres pour qu'il se reconstruise. Et là, tout change. Le monde prend des couleurs imaginaires, la réalité est transformée. Comment surmonter un deuil ? Giant Jack trouve des échappatoires à la tristesse et guide notre narrateur jusqu'au pays des morts. Je n'ai pas trouvé grand intérêt à l'histoire elle-même, j'ai l'impression d'avoir lu cette douleur partout, et, sans la connaitre heureusement, je crois qu'elle est universelle et incontournable. Ce qui est beau, c'est la sublimation de cette tristesse dans un livre poétique, un style et des images qui font tilt. Mais c'est aussi assez noir, assez étonnant... Un peu à la Tim Burton. J'en connais un qui devrait être tenté !

dimanche 25 janvier 2009

Le Paris des Misérables


Avez-vous lu ce chef d'œuvre de mon cher Victor ? Le bel Hugo est un de mes chouchous comme vous le savez. J'ai dévoré les misérables, il y a quelques années (10-12 ans en fait...) alors que je m'ennuyais mortellement de n'avoir aucun devoir à faire le soir. J'ai dévoré les trois tomes assez rapidement et avec un plaisir fou. Alors, vous imaginez bien que cette expo était l'une des immanquables de ce semestre pour moi. Le musée Carnavalet, très sympa par ailleurs, expose des reliques du vieux Paris, du Paris avant Haussmann, du Paris des révolutions (1830-1848), des barricades, des titis... Suivant l'itinéraire parisien des différents personnages du roman comme Fantine, Valjean, Javert, Marius, Gavroche, le vieux Paris renait. On suit sur des plans anciens les chemins des héros, leurs maisons, leurs escales. Le fameux éléphant de Bastille par exemple, où Gavroche loge ses deux frères est représenté sur des cartes d'époque, en maquette, en caricature... Et tout prend vie ainsi ! Surtout que chaque cartel, ou presque, inclut un extrait du roman. Chaque personnage, correspondant à une couleur, nous guide dans son Paris. C'est vraiment un très beau voyage, une exposition qui ne me donne qu'une envie : relire ces trois tomes de la taille du Robert ! Bon, je ne crois pas cela possible cette année, mais l'envie est là. Et je ne suis pas la seule à apprécier !

vendredi 23 janvier 2009

The sea of monsters


Voici le deuxième tome de Percy and the Olympians par Riordan ! Je suis encore plus enthousiaste que pour le premier.
Percy ne pourra pas partir en camp cet été, continuer sa formation de héros. De graves troubles ont lieu dans cette zone habituellement protégée des monstres. L'arbre qui protège la vallée a été empoisonné par le traître fils d'Hermès et il ne faut rien de moins que la toison d'or pour le guérir. Bien sûr, le destin contraire entraîne Percy dans une fuite désordonnée jusqu'au camp où Tantale et Mr D. (ionysos) accueillent les pensionnaires de l'été. Parmi les premiers affrontements ? Des géants, des taureaux métalliques d'Héphaïstos, les oiseaux du lac Stymphale... vraiment, l'endroit n'est plus sûr. Il est donc à nouveau question d'envoyer un héros mener une quête, celle de la toison d'or. C'est Clarisse, fille d'Arès, qui est désignée. Mais Annabeth, Percy et Tyson (être mystérieux et attachant que je vous laisse rencontrer) comptent bien l'aider et sauver Grover qui semble être en grave danger. Une nouvelle aventure s'engage sur les mers. Cette Odyssée permet de croiser quelques créatures mythiques, combattues ou non par Ulysse. Bien sur, Percy est un héros multitaches : travaux d'Hercule, de Jason, de Bellerophon ou d'Ulysse, rien ne l'arrête !

mercredi 21 janvier 2009

La consolante


Difficile de dire à quelqu'un : "Merci pour ton livre, mais vraiment j'avais peu aimé ensemble c'est tout..." Du coup, j'ai lu le dernier Gavalda avec beaucoup de méfiance et j'ai mis presque trois mois à dépasser la page 100. Alors pour arriver à la page 293, page à laquelle j'ai enfin pris goût à l'intrigue, je vous laisse imaginer les efforts et le temps qu'il m'a fallu ;) Non, je plaisante, ce n'était pas non plus insurmontable. Ce n'est pas Ulysse, non plus !
Le personnage principal est Charles, architecte en vadrouille pour des tas de chantiers. Il vit avec Laurence et Mathilde, son amour et la fille de celle-ci. Son métier ne lui laisse pas beaucoup de temps pour elles et il sent bien à chaque retour que sa vie n'est pas ce qu'elle pourrait être, que l'ennui s'installe. Lorsqu'il apprend la mort d'Anouk, Charles commence à perdre pied. Qui est cette Anouk ? La mère de son ami Alexis. Une infirmière. Mais aussi beaucoup plus que tout ça pour Charles (j'veux pas spoiler). Et son couple se délite. Et sa soeur tente de le soutenir. Et Alexis a changé. Et pourquoi Anouk est-elle morte ? Comment ? Le tout traîne en longueur et en phrases... parfois sans verbes, parfois très longues, pleines de points de suspension. Oui, je crois que c'est vraiment le style qui m'a agacée. Quant à l'histoire, elle ne change pas la face du monde, loin de là...
Bref, pas emballée avant la lecture et toujours pas emballée après, un peu pendant puisque les 300 pages de la fin ont été lues en quelques jours.

mardi 20 janvier 2009

Burn after reading


On m'avait dit le plus grand bien de ce film. C'est effectivement très drôle... mais aussi très bizarre. Cox est un agent secret. Il vient d'être mis à la retraite et décide d'écrire ses mémoires auprès de son épouse qui le trompe allègrement. Mais on pourrait la comprendre, qui n'échangerait pas John Malkovitch contre Georges ? D'ailleurs, elle compte divorcer et dérobe les codes et autres données personnelles de son mari pour pouvoir vider ses comptes et faire pression sur lui. Or, le dvd est égaré dans une salle de gym où il tombe dans les mains de Brad Pitt, incarnant un maître chanteur imbécile et peureux. Heureusement, sa collègue prend les choses en main et décide de se procurer de l'argent grâce à ce dvd, même s'il faut pour cela trahir son pays ! Elle a effectivement besoin de beaucoup d'argent... pour de la chirurgie esthétique. Tous ces personnages se croisent, se suspectent, se font chanter. Des espions filent ces personnages. Un film tout à fait loufoque et amusant (mais une musique stressante pendant tout le film). Détend bien après un petit dîner très diététique à la Cookie Dough chez le kastor !


lundi 19 janvier 2009

Saga d'Egill, fils de Grimr le chauve



Voilà, j'ai fini mon challenge ABC 2008 ! Ce titre était mon I pour saga Islandaise. Que vous dire ?
Cela ressemble aux épopées genre Iliade mais sans les dieux. Tout se passe en Scandinavie. Il y a de nobles ou plutôt des jarls pour faire couleur locale et des rois. Et ça guerroie tout le temps là dedans ! En gros, on croise des guerriers qui se vexent pour un rien et montent des expéditions contre le moindre contrevenant. Et en plus, les conflits sont héréditaires ! Des stratégies, des alliances et des mariages participent à leur politique. Pour tout dire ce n'est pas toujours palpitant. 

La langue est très particulière et se perd en généalogies (exemples plus bas). Ce qui est le plus sympa c'est finalement les voyages et la colonisation de l'Islande par Grimr le Chauve. Quant à Egill, c'est un guerrier exceptionnel, prompt à repérer les pièges des ennemis et grand buveur (signe de noblesse et de santé à cette époque). Et surtout, l'homme est poète. Il aime à composer lors de banquets ou de circonstances hors du commun des vers ou des chants.

Que vous dire d'autre ? Je ne suis pas folle de ce type de romans, mais c'est original.

Un extrait pour la route : "Il y avait un homme qui s'appelait Ulfr, fils de Bjalfi et de Hallbera, fille de Ulfr le Non-Couard ; c'était la soeur de Hallbjörn le Demi troll de Hrafnista, père de Ketill Hoengr." Et ça continue comme ça un petit moment !

vendredi 16 janvier 2009

Histoires de musées


Voilà un très beau livre, un beau témoignage, une belle autobiographie, appelez le comme vous voulez. Michel Laclotte l'a rédigé à partir d'entretiens et retrace ainsi sa vie de conservateur, de spécialiste des primitifs italiens et de directeur du Louvre. Ce qui est particulièrement appréciable, c'est qu'il a été au coeur des grands projets muséaux des années 80. Mais laissez moi commencer par le début.
L'enfance et la formation de ce conservateur ne m'ont guère intéressée. En gros, il nous parle de belles rencontres avec les œuvres, de lectures sur la peinture... La suite est déjà beaucoup plus épatante ! Laclotte travaille au début de sa carrière à l'inspection des musées de province. Là, il est amené à identifier des tableaux, des artistes, et de belles pièces passent devant nos yeux. Puis il devient conservateur aux peintures, au Louvre. Il rencontre des spécialistes et des marchands à qui il donne vie grâce à des anecdotes, des paroles ; il met en place des expositions, change le circuit et la présentation du Louvre, fait des choix muséographiques. Bref, c'est tout le métier et ses aspects très concrets (et/ou prestigieux) qui sont détaillés avec beaucoup de modestie et de nostalgie. Interviennent également l'architecture du centre Pompidou, la création du musée des primitifs à Avignon, la réutilisation d'Orsay pour des œuvres du XIXe et non plus des trains, et bien sûr, le projet du grand Louvre de Pei.
Cet aperçu est très vivant car les personnalités décrites par Laclotte et les situations, parfois assez comiques, parfois dignes de thriller (vols, marchandage, le monde du marché de l'art mériterait d'être au coeur de plus nombreux polars !) captent l'attention du lecteur. Le monde du musée me passionne, ce qui explique aussi mon manque de sens critique à l'égard de ce livre. Mais j'ai aussi lu beaucoup de livres sur le sujet et je trouve que celui-ci se distingue de la masse. Le fait d'utiliser un mode quasi journalistique (questions- réponses) donne également une grande vivacité au propos. Curieux ? Amateur ? Ce livre est pour toi !

jeudi 15 janvier 2009

Les contes de Beedle le barde


Pour tout vous avouer, ça fait un bout de temps que j'ai lu ces cinq contes. J'ai un peu de retard dans mes billets en ce moment !
Autant le dire tout de suite, ce livre de Rowling ne m'a pas convaincue, du tout, du tout. C'est vrai qu'après Harry Potter, c'est un peu Les Burgraves à coté des Misérables, il y a pas photo ! En gros, les contes sont "traduits" par Hermione et commentés par Dumbledore. Le procédé me parait déjà peu convaincant : comment réutiliser deux personnages appréciés des fans pour mettre en valeur un (tout petit) grimoire ! Les contes en eux-mêmes ne révolutionnent pas l'histoire du conte. Il est simplement agréable de voir que Rowling reste dans une tradition assez glauque et loin du happy end, avec petite morale au bout (soufflée par Dumbledore pour ceux qui ne comprennent pas bien). Voici les cinq histoires :
Le Sorcier et la Marmite sauteuse : Comment apprendre la charité à un méchant égoïste.
La Fontaine de la Bonne Fortune : L'entraide permet d'obtenir ce que l'on souhaite.
Le Sorcier au coeur velu : Se protéger de l'amour ne fait qu'en reculer l'incubation.
Babbitty Lapina et la souche qui gloussait : se faire passer pour un autre n'apporte que des ennuis.
Le conte des Trois Frères : réutilisation dans le 7e tome d'Harry Potter, on ne trompe pas la mort avec une baguette ou une pierre mais avec une cape d'invisibilité.
Bref, un opus court, sans grand intérêt, surtout qu'à mes yeux, on ne renoue pas vraiment avec le monde de Ron et Hermione. C'est dommage.

mercredi 14 janvier 2009

Chronique


Cécile m'a proposé un petit exercice ainsi qu'à d'autres blogueurs. Il s'agit d'une idée de chronique confrontant nos avis et idées sur une question de son choix. La première est la suivante : A part l'annuaire, quel est le plus mauvais livre que tu aies lu en 2008 ?

J'ai immédiatement pensé à Ulysse de Joyce. Il traîne sur mon bureau depuis des mois. J'en suis à la page 703. Le début s'annonçait bien, j'ai dévoré les premiers chapitres, les deux premières centaines de pages. Maintenant, je lis quelques pages par-ci par-là... Mais je ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'un mauvais livre, c'est plutôt un livre qui me fait me sentir mauvaise lectrice.
Ensuite, j'ai hésité à vous parler de Werber ou de Levy, mais je m'attendais à des déceptions en les lisant, c'était un peu de la curiosité, plus ou moins bien placée, de ma part. Je crois finalement qu'un mauvais livre est pour moi un livre qui ment sur ce qu'il est. Ainsi, Le degré suprême de la tendresse de Marienksé, annoncé comme satirico-érotique est plutôt à mettre dans la catégorie porno-trash. Et en plus de mentir, c'est un livre dont la lecture ne m'apporte rien de positif :
C'est un livre qui m'a ennuyée car son principe de composition est la répétition.
C'est un livre qui m'a dégoûtée car l'auteur ne fait vraiment pas dans la dentelle, Despentes c'est une sucette à l'anis à coté !
C'est un livre qui m'a agacée par ses pastiches sans originalité.
C'est un livre qui ne m'a rien appris, qui ne m'a pas apporté une seconde de plaisir, de détente ou de rêve.
C'est un livre qui ne pose pas de question, qui ne rend ni curieux ni imaginatif.
Mais heureusement, c'est un livre que ma mémoire avait eu le bon goût d'oublier jusqu'à la rédaction de ce billet !

lundi 12 janvier 2009

The lightning thief


Quand un amoureux veut offrir un livre à une LCA, il sait qu'il s'engage sur un chemin bardé de ronces. A une gentille libraire de Boston, il a demandé un livre génial genre Ilium, sachant que j'avais adoré. Et là, la dame lui sort trois tomes de Percy Jackson and the Olympians de Riordan en lui assurant que c'est ce qui se fait de mieux depuis Harry Potter ! Eh bien, je dis "bonne pioche" et "merci !".
Percy Jackson est un ado de 12 ans, renvoyé successivement de différentes écoles pour manque de travail et trouble à l'ordre de la classe. Devant le Met, il voit l'un de ses professeurs se changer en Furie (sens grec du terme, l'horrible bestiole ailée) et la fait disparaître d'un coup de stylo-épée. Bien sûr, personne ne se rend compte de rien. Il y a bien son ami Grover, mal à l'aise vis à vis de l'événement, et son prof de latin qui semblent lui cacher quelque chose. Mais quoi ?
C'est pendant les vacances, chargé par le minotaure himself/itself qu'il réalise qu'il n'est pas tout à fait comme les autres. Alors qu'il passe tranquillement quelques jours avec sa mère, Grover et elle lui apprennent qu'il doit faire un camp d'été avec d'autres jeunes un peu particuliers s'il veut survivre aux créatures mythologiques qui le poursuivent. En effet, Percy (Perseus) est un héros, fils d'un dieu majeur (je ne vous dirai pas qui, na!) et condamné pour cela à attirer les sales bestioles. Un entraînement lui est proposé dans ce camp. Il y rencontre Annabeth, fille d'Athéna, découvre que Grover est un satyre et que Dionyos boit du coca. Mais surtout, il se voit confier une quête : il doit retrouver le foudre de Zeus avant que ça ne devienne le foutoir en Olympe. Et c'est là que ça devient vraiment dingue : Percy traverse l'Amérique avec Annabeth et Grover, croise des monstres pas sympa (genre Méduse, Procuste, la chimère, Cerbère et tutti quanti) et quelques dieux pas très corrects.
Le tout est conté avec un humour, un dynamisme extraordinaire : titres de chapitre comme exemples "I accidentally vaporize my pre-algebra teacher" ou "I ruin a perfectly good bus" voire "My mother teaches me bullfighting" et "A god buys us cheeseburgers". J'ai particulièrement aimé les diverses correspondances entre mythologie et Amérique contemporaine ! Beaucoup de belles idées ! Je ne sais pas si ça donne envie aux lecteurs peu formés aux mythes de les découvrir mais pour quelqu'un qui les connaît, c'est drôlement bien conçu. Bref, je vais bientôt commencer la suite !

dimanche 11 janvier 2009

Petit challenge


... mais longue liste ! Grominou a compilé tous les titres reçus pour blog-o-trésor. C'est impressionnant ! Même si mon challenge ABC 2008 est encore incomplet (ah, les sagas islandaises, faut s'accrocher mais ça devient sympa !) j'ai pioché dans la liste de Grominou.
Voilà mon choix en commençant par
la liste complémentaire :

Shan Sa, La Joueuse de go
Salinger J. D., L’Attrape-coeurs
Murakami Haruki, Kafka sur le rivage
Larsson Stieg, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Kessel Joseph, Les Cavaliers
Goldman William, Princess Bride

Et ma vraie liste !
Dumas Alexandre, La Reine Margot
Cervantes Miguel De, Don Quichotte
Borges Jorge Luis, L'Aleph
Boulgakov Mikhaïl, Le Maître et Marguerite

Le tout est bien sûr pioché dans ma PAL !

samedi 10 janvier 2009

La beauté pour sacerdoce


Ce livre de Dominique Ponnau m'a été recommandé par un conservateur de musée. Il m'en avait parlé comme l'expérience d'un conservateur du Louvre. En réalité, on s'aperçoit vite qu'il s'agit plutôt d'anecdotes sur la foi d'un homme.
A travers différents chapitres, l'auteur esquisse l'histoire de sa foi à la lumière d'expériences de la beauté. Suivant un ordre chronologique, on rencontre un jeune enfant breton, puis un khâgneux épris de littérature antique, admiratif devant Rome. Le jeune homme devient homme et parcourt les salles du Louvre où les scènes religieuses sont pour lui autant de merveilles, témoignages divins et actions de grâce. Autre passion, la musique, et Mozart, qui lui fut d'un grand secours aux oraux de la rue d'Ulm. Mais je ne parle qu'anecdotes et j'oublie les rencontres, les prières, les espoirs et les inquiétudes de cet homme, sceptique devant la techno mais épaté par l'engagement des jeunes.
Bref, ce livre regroupe des peurs, des remerciements, des petites histoires et de grandes idées. C'est un essai religieux, c'est indéniable. Ce fut pour moi une belle lecture, un témoignage qui me donne envie de renouer un peu avec l'église.

jeudi 8 janvier 2009

La maison en papier

Merci à Bladelor qui fait voyager ce roman de Carlos Maria Dominguez. Comme vous l'avez certainement lu ici ou , c'est un roman sur les livres ou le livre comme objet passionnel. Et comme tout excès, cela conduit au drame. L'histoire ? Bluma, professeur de littérature à Cambridge, se fait renverser alors qu'elle marchait en lisant. Son collègue reçoit quelques jours plus tard une enveloppe adressée à la défunte contenant un livre mystérieux. Celui-ci est sale, couvert de ciment et dédicacé par l'envoyeur uruguayen. Il s'agit de La ligne d'ombre de Conrad (que je vais tenter de trouver et de lire, ça m'intrigue tout ça). Notre narrateur décide de découvrir qui est à l'origine de ce mystérieux envoi. Il part donc en Amérique du Sud et croise des passionnés de livres. L'un d'eux évoque la douce folie de Carlos Brauer, envahi par les livres, les systèmes de classement, craignant de mettre cote à cote les oeuvres d'auteurs ennemis... Folie douce qui devient presque furieuse lorsqu'il décide de se faire construire une maison dont les briques sont ses livres (belle image mais que la fin ne conserve pas). Bref, un livre sur les lecteurs et la lecture à un niveau monomaniaque qui m'a moins emballée que je ne le pensais. Le coté "lectures dangereuses" me dérange ainsi que l'intrigue elle-même qui n'est finalement qu'un prétexte à l'histoire de cette folie mais n'a pas beaucoup de corps... Vous partiriez faire une telle enquête à cause d'un livre abimé ?!

mardi 6 janvier 2009

Cité des sciences

Me revoilà ! Les heures et les jours ont filé, mon amoureux est à nouveau de l'autre coté de l'Atlantique (réjouissons nous, il ne reste "que" 18 mois avant son retour), je tente de travailler mais ne suis pas très efficace comme en témoigne ce billet.
Je ne sais pas si vous avez aperçu les pub pour la cité des sciences et de l'industrie dans le métro mais elles nous ont donné furieusement envie d'y faire un tour. Notre dernière visite datait d'une dizaine d'années (ce n'est pas le type d'endroit où l'on retourne tous les quatre matins non plus). Plus particulièrement, les deux expo sur l'origine du monde et sur les épidémies nous tentaient. La première est assez longue, manie des concepts parfois complexes, à tel point que je m'interroge sur ce que les enfants peuvent bien en retenir. On commence par la géologie pour comprendre l'origine du monde. Interactif et ludique, le propos est celui d'une enquête. C'est agréable, quand on est habitué à regarder sans toucher, de pouvoir palper, sentir et expérimenter. Vous allez me dire que c'est propre à ce type de musée. Je suis assez d'accord, mais il n'empêche que c'est un vrai plus et que nos musées des beaux-arts devraient pouvoir s'en inspirer. La partie qui suit la géologie concerne les étoiles et l'univers. On passe du cas de la terre à celui des galaxies. Et ça commence à devenir un peu fouillis. On nous apprend à calculer les parallaxes, à observer les réactions chimiques dans le soleil... Ensuite, toute petite parenthèse sur le vide. Puis dernière partie, la plus superflue à mes yeux mais aussi la plus spécialisée : les différentes physiques et leurs points de vue sur la masse, le temps etc. Le discours est plus théorique et j'avoue que si mon compagnon apprenait (il est de formation scientifique pointue), il m'était souvent indispensable pour saisir l'ampleur du propos. Cette expo est assez étonnante car elle veut couvrir tous les champs de la science ce qui embrouille pas mal la perception d'un propos global. Bref, un peu confus.
On a ensuite fait un petit tour à la géode pour une projection en 3D de Fly me to the moon : comment trois mouches participent à l'odyssée lunaire. Sympathique pour les grands rêveurs.
Planétarium avec Collisions cosmiques : magnifique (mais plein de parti pris) film sur la formation des galaxies (oui, on venait pour traiter un thème précis, on adore les histoires d'avant le big bang etc).
Et enfin, après un petit tour du coté des expos permanentes, très bien faites au passage, nous avons jeté un oeil à epidémik. La partie basse de l'expo est composée de témoignages, de fiches techniques sur une dizaines de maladies, de définitions. En gros, c'est l'interview et l'image qui dominent. Peu de propos historique, hélas. Au dessus, c'est un jeu. Vous êtes en 2015 et une épidémie se déclenche. Allez-vous pouvoir l'enrayer ? Epidémik m'a beaucoup déçue, c'est plus un prétexte au jeu, très bien fait par ailleurs, qu'une véritable expo.
Conclusion de la journée ? C'est si beau les étoiles... il y a des jours où l'on regrette de vivre sous le ciel parisien.

vendredi 2 janvier 2009

Un temps pour perdre

Petite parenthèse perso : je passe ces derniers jours de vacances avec mon chéri bostonien avant qu'il ne reparte. Voilà pourquoi j'espace mes visites, que tous mes billets sont programmés et que vos commentaires restent sans réponse. Tout cela rentrera dans l'ordre la semaine prochaine. 
J'ai croisé ce petit roman de Maria Merce Roca au détour d'un rayonnage de bibliothèque. Pas trop épais, éditions Métailié, parfait pour une lecture en train ! Cette histoire est celle d'une adolescente, ouvrière dans une usine de textile. Elle passe ses matinées à repasser des jeans. L'après midi, elle lit, elle peint, elle apprend le français ou va rendre visite à ses amies. Le soir, elle rejoint Manel dans sa camionnette. La jeune Laura est une jolie fille. Elle ne veut pas repasser toute sa vie et pense qu'un avenir plus glorieux l'attend. Avec Marga, elle gagne un voyage à Paris. Les deux amies quittent la catalogne pour quatre jours de vacances. C'est l'émerveillement ! Et Laura tombe amoureuse. De retour chez elle, elle perd le goût de vivre comme à l'accoutumée et envisage de vivre d'autres aventures. Elle regagne Paris. 
Ce livre est un roman d'apprentissage. Laura, 18 ans, est à un moment où il faut faire des choix. Quels qu'ils soient, ils la font grandir et mûrir. Un petit bouquin agréable mais sans originalité.

jeudi 1 janvier 2009

Basil

Tout d'abord, tous mes vœux pour cette nouvelle année !
Pour bien commencer, j'ai fait mes devoir pour le blogoclub... Pourquoi ce Wilkie Collins alors que le titre choisi était La dame en blanc ? Pour rupture de stock dans ma librairie, emprunt oublié dans ma petite chambre d'étudiante et vacances dans une petite ville où le seul livre de cet auteur était Basil ! Mais je lirai la dame en blanc bientôt aussi :) L'histoire commence dans un endroit perdu en Cornouailles où Basil, personnage éponyme de ce roman, se présente comme un exilé. Ses actions ont été si honteuses qu'il a fui sa famille et a été renié par son père. Le narrateur n'utilise donc que des prénoms pour ne pas compromettre les différents personnages. Il débute son récit par une présentation de sa famille, son père d'ancienne noblesse, sa douce soeur Clara et son frère Ralph. Ce dernier a mené une vie dissipée et est considéré comme le mauvais garçon de la famille. Hélas, Basil affirme que ses péchés sont bien moindres que les siens... On attend donc, plongé dans la chaleur d'une cheminée victorienne, le drame. Ce jeune Basil tombe amoureux. Cela ne semble pas si grave, n'est-ce pas ? C'est omettre que l'objet de cette passion est fille d'un marchand de blanc, gros commerçant enrichi par la vente de linge. Basil élabore une stratégie pour voir la jeune Margaret, puisqu'il faut la nommer. Plein de bonnes intentions très pures, gentleman, Basil se présente au père de la demoiselle. Il accepte de l'épouser sous le sceau du secret et de ne pas en faire sa femme avant un an. Bref, un an de mariage blanc. Mais tout se gâte avec l'arrivée d'un personnage énigmatique et le sursit de Basil ne dure pas ! Envoûtante lecture, amour, vengeance, trahison... dans un Londres victorien à souhait ! Cette lecture m'a embarquée, une fois passés les roucoulements de l'amoureux. En gros, il faut rentrer dans l'histoire et la première partie n'est pas la plus agréable à mes yeux. Heureusement qu'on sait dès le début que Basil va pécher !